Appel: soutenons le mouvement pour la citoyenneté en Tunisie

Appel: soutenons le mouvement pour la citoyenneté en Tunisie

A la veille du SMSI (Sommet mondial sur la société de l’information), la Tunisie connait une montée sans précédent de la répression des autorités contre les diverses associations, syndicats et partis politiques ainsi que les militant-e-s des droits humains luttant pacifiquement pour le respect et l’application de ces droits universels et inaliénables.

La LTDH (Ligue tunisienne pour les Droits de l’Homme) s’est vu interdire son congrès prévu les 9-11 sept. 2005, ses travaux préparatoires et les réunions de ses militant-e-s dans ses sections, par le des interventions policières musclées. Ce fut aussi le cas pour le SJT (Syndicat des Journalistes Tunisiens), membre de la FIJ (Fédération internationale des journalistes). Les autorités ont saisi les locaux de l’ATM (Association tunisienne des magistrats) et ont pris des mesures punitives contre les membres du bureau directeur.

Avocat-e-s, enseignant-e-s, syndicalistes, étudiant-e-s, féministes, travailleurs-euses… divers secteurs de la société qui ne font que revendiquer pacifiquement leurs droits, sont aujourd’hui plus que jamais face à une machine étatique répressive impressionnante.

Devant cette situation étouffante pour le mouvement citoyen en Tunisie, où toute forme d’expression divergente devient impossible, huit représentants de partis politiques et d’associations ont déclenché une grève de la faim le 18 oct. 2005, usant de leur corps comme ultime moyen pour tenter de redresser ce déséquilibre flagrant. […] Cette action est à l’origine d’une mobilisation citoyenne sans précédent dans toutes les régions de la Tunisie en vue d’exprimer leur mécontentement et leur aspiration à une véritable citoyenneté.

Rappelons que depuis au moins 15 ans croupissent dans des situations d’isolement dégradantes et épouvantables plus de 500 prisonniers d’opinion et qu’il est urgent d’agir.

Nous appelons les autorités tunisiennes à:

  • reconnaître toutes les associations et partis aspirant à une existence légale et lever toutes les entraves qui bloquent l’activité des associations et partis;
  • lever toutes les pratiques de censure frappant la presse écrite, les publications et les sites Internet, et mettre un terme aux pressions sur les journalistes;
  • ouvrir les médias publics écrits et audio-visuels aux divers courants d’opinions;
  • libérer immédiatement les prisonniers d’opinion;
  • adopter une loi d’amnistie générale.

La Suisse en tant que co-organisatrice du SMSI devrait jouer un rôle plus efficace et prendre une position claire en faveur des Tunisien-ne-s qui aspirent à une vie digne.

Signataires: ATS (Association des Tunisiens en Suisse) ASSP (Association Aides Sanitaires Suisse aux Palestiniens) CETIM (Centre Europe Tiers Monde) Forum des Tunisiens de Genève UTS (Union des Tunisiens en suisse) Vérité Action, Fribourg Zeitouna Suisse, solidaritéS…

Pour signer envoyer votre nom ou celui de votre collectif à aldiwanster@gmail.com