Score historique du candidat du POP

Score historique du candidat du POP

Une majorité de gauche siège aussi bien au Grand Conseil qu’au Conseil d’Etat neuchâtelois depuis le 1er juin. Pourtant, les premières mesures annoncées du nouveau gouvernement (voir dernier numéro de solidaritéS), confirmées par les prévisions sur les années futures, sont dans la droite ligne de l’austérité libérale, ce qui préfigure de sérieux affrontements aussi bien politiques que syndicaux.

Dans ce contexte, le 30 octobre a eu lieu le premier tour de l’élection partielle au Conseil des Etats pour remplacer Jean Studer démissionnaire, qui donne un éclairage intéressant sur le paysage politique neuchâtelois.

A la sortie des urnes, c’est un vote très majoritaire en faveur des candidats de gauche, avec en particulier un résultat excellent du candidat du POP Denis de la Reussille, soutenu par solidaritéS.

Avec une participation plus faible, Denis de la Reussille fait plus que doubler son score par rapport à 2003! Sa campagne a été centrée sur les problèmes sociaux, en particulier la nécessité d’une caisse maladie unique à financement social. En 2003, la candidate de gauche au deuxième tour obtenait 28 000 voix, ceux de droite 35 000. En 2005, les candidats de gauches totalisent 26 000 voix, celui de droite 18 000. Le projet des partis bourgeois (radical, libéral, UDC) de s’unir derrière un candidat marqué à droite n’a pas convaincu l’électorat, c’est le moins qu’on puisse dire.

Plusieurs explications à ce résultat: en votant massivement pour le seul candidat des montagnes, le haut du canton a exprimé son mécontentement d’avoir été mis à l’écart du Conseil d’Etat par une élection tacite qui donnait un siège aux radicaux alors que le socialiste Didier Berberat était sorti au premier tour avec un meilleur résultat. Autre constat: les électeurs-trices de l’UDC ne se rallient pas facilement à un candidat libéral et les électeurs-trices bourgeois centristes n’appréciant, quant à eux, guère les alliances avec l’UDC se sont réfugiés dans l’abstention.

Le résultat de cette élection va peser dans les débats de la politique cantonale, car il sonne comme un avertissement au PS et au Conseil d’Etat. C’est un message adressé par les électeurs et électrices qui nous réjouit.

Au deuxième tour, les voix qui ont soutenu Denis de la Reussille et qui se reporteront sur le candidat du PS doivent lui permettre de battre facilement le libéral.

Henri VUILLIOMENET

Election partielle à mi-législature (nombre de voix portées sur les candidat-e-s)

2003, 1er tour
46% de participation
2003, 2ème tour
51% de participatio
2005, 1er tour
36% de participation
Jean Studer (PS) 28 000 (élu)
Gisèle Ory (PS) 18 000 28 000 (élue)
Michèle Berger-Wildhaber (rad) 18000 21 000
Yvan Perrin (UDC) 12 000 14 000
Philippe Bauer (lib) 18 200
Pierre Bonhôte (PS) 14 500
Denis de la Reussille (POP) 5000 11 300