Constitution européenne après le «NON» populaire

Constitution européenne après le «NON» populaire

Nous reproduisons ici des extraits de la déclaration de la Gauche anticapitaliste européenne, adoptée à Edinbourg, le 1er juillet dernier, en marge du sommet de protestation contre le G8. Le texte intégral de la déclaration se trouve sur www.solidarites.ch.

Après le NON en France et aux Pays-Bas, un pas en avant est maintenant possible et nécessaire […] Les peuples français et hollandais ont massivement rejeté le Traité constitutionnel européen, après un large débat démocratique, et ceci, bien que les principaux partis politiques, les forces institutionnelles, les centres du pouvoir économique et les principaux médias étaient favorables à la Constitution. […]

Les électeurs français et hollandais n’ont pas rejeté l’Europe, les relations pacifiques entre les peuples, les «plombiers polonais» ou quoi que ce soit de similaire. Ils ont rejeté les dégâts du «marché libre et de la concurrence», l’augmentation des dépenses militaires, la subordination à l’OTAN, les attaques contre les services publics, la montée du chômage et la précarisation du travail. Ils ont rejeté toutes les politiques néolibérales appliquées depuis vingt-cinq ans par les gouvernements de droite ou de centre-gauche au profit des patrons et des actionnaires. […]

Aux côtés du peuple, les organisations, partis et mouvements de la gauche anticapitaliste européenne ont fait et poursuivent la campagne contre cette Europe et sa Constitution. Car cette Europe signifie plus d’attaques contre les droits sociaux, plus de privatisations et de destruction des services publics, plus de législations en faveur des riches et des puissants, plus de dépenses militaires et moins de démocratie. […] L’Europe que nous voulons doit reconnaître les droits des femmes, dont le libre accès à l’avortement et l’égalité des salaires. L’Europe pour laquelle nous luttons reconnaîtra la liberté de circulation et l’égalité des droits pour tous les hommes et femmes dans les domaines des droits démocratiques, sociaux et syndicaux, y compris le droit de vote des citoyens d’un pays tiers résidant dans un Etat membre et conduira une nouvelle politique ouverte sur la question des demandeurs-euses d’asile. (…)

Nous sommes pour une Europe de paix contre la militarisation de l’Union européenne et contre l’alliance avec l’OTAN. Nous réclamons l’arrêt immédiat de l’occupation de l’Irak sous la direction des USA et de l’occupation de l’Afghanistan et des Balkans par l’OTAN.

Nous disons NON à cette Europe, parce que nous combattons pour une société socialiste, démocratique, autogérée par en bas, sans exploitation du travail et sans oppression des femmes, fondée sur un développement respectueux de l’environnement. Et nous sommes prêts à coopérer avec tout parti ou mouvement de la gauche européenne pour réaliser ces buts. Ce sont les raisons pour lesquelles nous sommes impliqués dans les processus du Forum social européen et du Sommet alternatif au G8.

Signé par: Bloco de Esquerda (Portugal), Esquerra Unida i Alternativa, (Catalogne) Espacio Alternativo (Espagne) Ligue Communiste Révolutionnaire (France), Red/Green Alliance (Danemark), Respect (Grande-Bretagne), Scottish Socialist Party (Ecosse), Socialist Party (Angleterre et Pays de Galles), Socialist Workers Party (Grande-Bretagne), solidaritéS (Suisse).