Le désastre argentin, 1930-2001

Le désastre argentin, 1930-2001

L’Argentine était un pays prospère qui figurait parmi les pays les plus riches et avancés de l’Amérique latine et du monde. L’aspiration à s’intégrer au «premier monde» a été remplacée par une réalité plus rude, en fait, par une catastrophe sans précédent. Le pays a sombré dans une régression économique et sociale incroyable. Le film de Fernando Solanas, «Mémoire d’un saccage», en donne un aperçu frappant.

Avec le livre de Hugo Moreno, Le désastre argentin: péronisme, politique et violence sociale (1930-2001) , que vient de publier Sysllepse à Paris, le lecteur a entre ses mains un livre incontournable qui analyse l’évolution sociale, politique et économique de l’Argentine moderne. Il s’agit d’un travail de synthèse et de réflexion critique sur les causes de la banqueroute argentine, les luttes sociales, la situation économique, le labyrinthe d’une histoire marquée depuis plus d’un demi-siècle par le péronisme, cette «anomalie argentine» qui reste toujours assez difficile à saisir.

Il s’agit d’un essai d’interprétation de cette histoire et une réflexion sur les effets terriblement pervers de l’application sans limites de la politique et du modèle néolibéral. Il tente aussi de comprendre les mécanismes politiques et sociaux d’une planète dominée par la mondialisation capitaliste. L’Argentine, finalement, n’est pas si lointaine.

Argentin d’origine, Hugo Moreno appartient à la génération des années 60 et des grandes luttes ouvrières de la résistance péroniste. Il participe au mouvement social et politique de l’époque. Arrêté au Brésil et torturé, il est séquestré puis transféré en Argentine et mis «à disposition du pouvoir exécutif».

Libéré, il reprend ses études et son activité militante avant de quitter le pays pour fuir les escadrons de la mort. Il séjourne à Lisbonne, en pleine Révolution des œillets (1975-1977) puis s’installe en France. Il est libraire à la Fnac du Forum des Halles, puis maître de conférences en sciences politiques. Il enseigne depuis 1984 à l’Université de Paris 8.

(présentation Syllepse)