Le référendum contre la LME bis est indispensable

Le référendum contre la LME bis est indispensable

Le 21 septembre, le National a voté par 83 contre 55 une nouvelle version de la Loi sur le marché de l’électricité refusée par le peuple en 2002. PS et Verts ont défendu un «compromis» : libéralisation en deux étapes, les gros consommateurs d’abord, avec «ouverture» intégrale du marché soumise à référendum après 5 ans. Ces étapes ont passé de justesse, mais sans référendum intermédiaire. L’enjeu d’accepter ou non la loi est donc l’ «ouverture» intégrale du marché.

Les médias ont glosé sur les «étapes» . Mais la LME aussi «ouvrait» le marché pas à pas. L’enjeu n’était pas la vitesse d’application du programme néolibéral, mais de s’opposer à celui-ci. Ainsi, à Berne, le soussigné a refusé d’entrer en matière au nom d’«A Gauche toute!» et défendu les axes du comité référendaire anti-LME, soit:

  • des réseaux et grandes centrales en mains publiques
    En l’état de la loi, le réseau serait confié à une S.A. privée échappant au contrôle démocratique…
  • la défense des monopoles publics concédés par les cantons
    La loi votée casserait le monopole des services publics locaux. Ainsi, à Genève par ex. les SIG seraient tenus d’acheminer vers tout-e client-e, tout courant, y compris nucléaire, acheté à n’importe quel vendeur.
  • une tarification favorisant les économies d’énergie et défendant les petits consommateurs-trices
    Avec la libéralisation, plus question de «tarifs», fixés en tenant compte d’une politique énergétique antinucléaire. L’électricité serait une marchandise parmi d’autres au prix fixé sans contrôle public.
  • une économie électrique respectueuse de l’environnement, sociale et soumise à un contrôle démocratique
    La loi prévoit a contrario: un «marché de l’électricité axé sur la concurrence» et de «renforcer la compétitivité internationale du secteur suisse de l’électricité». Aucun but écologique ou social, ni mécanisme de contrôle démocratique!
  • un service public décentralisé et démocratique dans le secteur de l’électricité
    La loi soumet les cantons à un «droit supérieur» néolibéral qui dynamiterait, par ex. les dispositions antinucléaires de la constitution genevoise.
  • Notre logique s’oppose de front à la marchandisation de l’électricité, fluide vital. Sa soumission à la spéculation est inacceptable. Elle refuse le tout-au-marché et la concurrence à tout prix, avec ses ravages: emplois supprimés, dégradation des prestations, hausses de prix, désastres écologiques…

Aujourd’hui, on va au référendum. L’USS l’annonce… Nous devons le gagner, mais aussi se garder de la libéralisation «sauvage» et renforcer le contrôle démocratique local des producteurs et distributeurs d’électricité. Dans ce sens, l’introduction de monopoles par nombre de cantons (FR;VD;NE…), comme notre initiative pour le monopole public sur l’électricité, l’eau et le gaz à Genève, sont capitales!

Enfin, en parallèle à la LME bis, le National a modifié la Loi sur l’énergie pour «renforcer les énergies renouvelables» par un soutien financier accru. Cette mesure, qui vise à faire passer la pilule d’une libéralisation anti-écologique, résulte de notre résistance à la LME! Ce n’est pas le moment de se laisser «acheter» par ce type de promesses. Pour Genève, notamment, les quelques millions par an que cela représenterait sont à portée des SIG eux-mêmes, comme pivot d’une politique antinucléaire genevoise. Question de volonté politique, pour laquelle une majorité cantonale antinucléaire le 9 octobre est indispensable!

Pierrre VANEK