Make poverty history! Make capitalism history!

Make poverty history! Make capitalism history!

Nous bouclons ce journal à la veille de la manif du mercredi 6 juillet contre les dirigeants du G8 réunis dans le luxueux hôtel de Gleneagles à plus de cent kilomètres d’Edinbourg. Cette manif appelée par le collectif G8 Alternatives (G8A) a été précédée par cinq jours de mobilisation. Des membres de solidaritéS y ont participé, aux côtés de nos camarades du Scottish Socialist Party (SSP). Bref retour sur ces mobilisations…

Samedi 1er juillet… Plus de 250000 personnes, venant d’Ecosse, de Grande Bretagne et d’Europe, ont participé à la grande manif de «Make Poverty History», campagne initiée par des ONG, des syndicats, des églises… portant sur l’annulation de la dette et l’aide au développement… Cette mobilisation massive, avec ses limites, a été l’objet d’une tentative de récupération par Blair & Co cherchant à se refaire une légitimité et une «base» en se posant comme défenseurs des plus pauvres… Mais face à ce projet récupérateur un obstacle de taille: la guerre en Irak… et la complicité de Blair-Bush. Dans la manif gigantesque qui a encerclé Edinbourg des heures durant, l’opposition à la guerre était partout présente et l’idée que lutte contre la pauvreté et conduite d’une guerre permanente contre les peuples sont incompatibles était une évidence!

Nos camarades du SSP, se sont mobilisés parmi les centaines de milliers de manifestant-e-s, avec le message que ce n’est pas du côté du G8 que se trouve la solution à la pauvreté des populations et des pays du Sud, mais qu’au contraire c’est du côté du G8 et des ses politiques capitalistes néolibérales qu’est la racine du problème! En complément au slogan «Make Poverty History», nos camarades du SSP ont avancé le mot d’ordre «Make Capitalism History» faisant le lien entre la pauvreté, la dette, les inégalités, la guerre d’un côté… et l’exploitation capitaliste avec sa loi du profit comme moteur et la domination impérialiste comme conséquence. Dessinant aussi la perspective d’une Ecosse indépendante et socialiste comme contribution à une réponse solidaire et internationaliste pour briser les chaînes qu’impose le Capital et répondre aux vrais besoins de la majorité.

Dimanche 2 juillet… Pas de repos. Dès le matin, s’ouvraient les nombreuses conférences et ateliers du «contre-sommet» des G8A. Un vrai Forum Social, avec des assemblées sur la résistance à la guerre et à l’impérialisme, sur la dette et le commerce international, sur l’Afrique, sur les privatisations et les multinationales, sur le climat, la «guerre contre le terrorisme» et l’offensive liberticide en cours, sur le racisme, l’asile et l’immigration, sur le militarisme et la question du nucléaire… et sur les liens entre ces thèmes. Ces réunions ont rassemblés des milliers de personnes. Nous reviendrons sur quelques un-e-s des interventions et des débats soulevés.

Lundi 3 juillet… Le réseau Dissent a organisé une série d’actions de rue, en ville d’Edinbourg, dans un esprit anti-autoritaire et festif… Des activistes transformés en clowns ont occupés rues et espaces publics avec des «performances» pacifiques. Alors que la presse annonçait que des hordes anarchistes allaient tout saccager, il a fallu un déploiement policier insensé et provocateur, avec un ratio policiers/activistes d’au moins un à dix, pour que les TV aient quelques scènes violentes à distiller.

Lundi 3 juillet, aussi… Environ 2000 manifestant-e-s – près du double du nombre «habituel» – participaient à une action de blocage de la base de sous-marins nucléaires britanniques, équipés de missiles nucléaires Trident, à Faslane à une centaine de km d’Edinbourg…

Mardi 4 juillet… C’est le centre de détention de requérants d’asile à Dungavel qui a été la cible d’une manifestation rassemblant des centaines de mlitant-e-s, malgré le harcèlement policier, les blocages orchestrés par la police…

Pierre VANEK