A Strasbourg: Non de gauche européen à la constitution

A Strasbourg: Non de gauche européen à la constitution

Mercredi 11 mai se tenait à Strasbourg un meeting organisé par la LCR pour un Non à la Constitution libérale, pour une Europe sociale et démocratique, pacifique, écologique et solidaire. Une intense campagne de terrain contre l’Europe néolibérale est en effet actuellement animée par des forces allant de la gauche des Verts et des socialistes, au PCF et à la LCR, en passant par des associations comme ATTAC.

Ce meeting fut l’occasion de mettre en évidence les similitudes des attaques menées par la droite dans les différents pays européens évoqués (France, Portugal, Allemagne, Suisse).

Notre camarade Pierre Vanek a mis l’accent d’une part sur l’exemple de la libéralisation du marché de l’électricité voulue par la droite et soutenue par une partie des sociaux-démocrates, combattue avec succès jusqu’à ce jour par une mobilisation militante déterminée et par un vote populaire fédéral. D’autre part, notre camarade a dénoncé l’accord Schengen-Dublin, en particulier l’institutionnalisation et la consolidation du secret bancaire.

Miguel Portas, eurodéputé du Bloc de gauche (Portugal) a montré la portée concrète de la Constitution européenne en évoquant les votes du jour au Parlement européen sur la durée maximum du temps de travail. L’exception britannique de l’opt out (permettant un accord individualisé sur le temps de travail entre patron et salarié-e) a laissé place à une annualisation du temps de travail permettant d’augmenter la durée hebdomadaire de travail à 65 heures! Les deux voies ont été rejetées par la gauche radicale mais la deuxième approuvée avec l’accord d’eurodéputés socialistes et verts.

Dirk Spöri, porte-parole de la Wahlalternative (WASG) de Freiburg, a décrit le processus actuel d’une recomposition de la gauche radical en Allemagne contre la politique sociale-libérale de Schreiber.

Alain Krivine, ancien eurodéputé LCR, a dénoncé les dimensions anti-démocratiques du projet de constitution, son contenu ultra-libéral avec l’offensive de privatisation programmée des services publics, l’absence de garanties sociales réelles dans cette constitution en absence de droits sociaux expressément définis, enfin la portée impérialiste de cette constitution avec une intégration institutionnelle à l’OTAN.

Il faut souligner l’importance de cette campagne en France, qui participe à la recomposition d’un front politique de résistance au néolibéralisme, dans une dynamique anticapitaliste, regroupant dans une unité d’action des militant-e-s qui n’avaient jamais travaillé ensemble dans une telle campagne. Plus de 900 comités de villes ou locaux se sont constitués en soutien à l’Appel des deux cent, lancé par la Fondation Copernic pour un Non de gauche à la constitution, appel regroupant des socialiste, des verts, des syndicalistes, des militants, des responsables du PCF et de la LCR, etc. Ce nouvel élan fonde un espoir pour un renforcement de l’opposition au projet néolibéral à l’échelle européenne. (gg)