Constitution européenne: le NON peut gagner!

Constitution européenne: le NON peut gagner!

Pour la 7e fois, le Non au projet de Constitution européenne est donné majoritaire par les sondages. Les partisans du Oui espéraient que les sondages favorables au Non réveilleraient les partisans de cette Constitution libérale. C’est raté! Le Non persiste et signe. Il faut, bien sûr, être prudent. Il y a encore beaucoup d’indécis et une forte abstention, mais le Non s’installe. Et cela, parce qu’il y a un mouvement de fond dans le pays: un rejet du libéralisme et de la politique gouvernementale de Chirac-Raffarin.

Le Non à la Constitution européenne qui se diffuse est un Non social, une opposition qui se nourrit de la montée du mécontentement, de la multiplication des journées d’action contre les mesures gouvernementales, des grèves pour l’augmentation des salaires, sans oublier le mouvement lycéen qui continue, après plus de deux mois de mobilisation.

Bolkenstein et la Constitution

Comment ne pas faire le lien entre la politique ultra-libérale du gouvernement et la Contitution? Les gouvernants français paniquent. Alors ils font mine de hausser le ton contre la directive Bolkestein – une directive qui ouvre tous les services à la concurrence. Mais il faut savoir que cette directive n’est pas retirée; elle peut revenir en discussion à tout moment. Il faut surtout rappeler que le fond de cette directive est inscrit dans l’article III-144 du projet de Constitution, qui «libéralise le marché des services». Les salarié-e-s et les citoyen-ne-s ne sont pas dupes.

Les partisans du Oui et les médias vont se déchaîner, en nous menaçant du pire: c’est Oui ou le Grand Chaos… Chantage pour cacher le contenu de cette Constitution qui fait primer le profit et la concurrence!

Pour un Non anticapitaliste!

Si nous sommes pour un Non au référendum sur la Constitution, c’est pour une double raison: il faut porter un coup d’arrêt au néolibéralisme européen et, en même temps, rejeter la politique du gouvernement. Il faut qu’il s’en aille! Notre Non n’a rien à voir avec le Non des De Villiers et Le Pen. Ce n’est pas non plus un Non à la Fabius, qui s’oppose à la Constitution… parce qu’«elle va trop loin dans le libéralisme».

Notre opposition à la Constitution européenne, c’est celle de la mobilisation sociale, de la solidarité internationaliste. Le sens de notre Non, c’est celui d’une réelle alternative au libéralisme: le droit à l’emploi et l’interdiction des licenciements, en particulier dans les entreprises qui font des bénéfices, l’arrêt des privatisations et la relance des services publics, l’augmentation des salaires, des minima sociaux et un nouveau partage des richesses. Pour appliquer ce programme, il faudra une lutte d’ensemble des salarié-e-s et, dans cette voie, une mobilisation et une victoire pour le NON constituent une étape décisive.

Rédaction