Appel «Ensemble pour une Europe solidaire dans un monde solidaire!»

Appel «Ensemble pour une Europe solidaire dans un monde solidaire!»

Nous publions l’Appel «Ensemble pour une Europe solidaire dans un monde solidaire», avec les noms de ses premiers-ères signataires. Cet Appel a été lancé et signé notamment par différentes composantes de la gauche radicale (solidaritéS, libertaires, PdT/ POP, listes alternatives en Suisse-alémanique), de la gauche syndicale (le Syndicat des travailleuses et travailleurs-SIT de Genève, des militant-e-s et responsables syndicaux de Comedia, de SUD, d’Unia et de l’Autre syndicat), de personnes engagées dans des activités de solidarité internationaliste, dans la défense des droits des migrant-e-s (sans-papiers, requérants d’asile, NEM), par des écologistes, comme le co-président des Verts du canton de Zurich. Face aux rouleaux compresseurs d’ economiesuisse, de l’establishment politique helvétique et de l’UDC xénophobe, les signataires de cet Appel veulent faire entendre une autre voix dans la campagne sur les accords bilatéraux concernant Schengen et Dublin ainsi que dans celle sur l’Accord d’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux Etats de l’Union européenne. Cette voix se veut celle de la solidarité, du refus intransigeant de toute position xénophobe et raciste, de la défense opiniâtre des droits de tous les salarié-e-s, quelles que soient la couleur de leur passeport ou leur statut. Nous appelons en conséquences les lectrices et lecteurs de notre journal à signer cet Appel! (jmd)

Nous, soussignés-e-s, femmes et hommes engagé-e-s dans les syndicats, les mouvements de défense des droits des migrant-e-s, dans les mouvements féministes, de protection de l’environnement, dans les mouvements altermondialistes, dans les associations de défense des locataires, dans la création culturelle et artistique, et/ou encore dans des mouvements et partis politiques de gauche et écologiste, lançons un appel pour dire NON aux accords bilatéraux Schengen/Dublin et pour s’opposer au référendum lancé contre l’Accord d’extension de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux membres de l’Union européenne (UE). En revanche, nous continuons à lutter pour des mesures d’accompagnement visant à renforcer les droits de tous les travailleurs-euses.

Notre NON aux accords bilatéraux Schengen/ Dublin est un NON à une Europe forteresse, entourée de barbelés et de «camps de transit» pour immigré-e-s venant du Sud et de l’Est, un NON à une Europe des fiches et des polices. Presque chaque semaine, dans le détroit de Gibraltar, au large de la Sicile ou dans la mer Adriatique, des dizaines de femmes et d’hommes, en provenance d’Afrique ou d’ailleurs, payent de leur vie la fermeture des frontières de l’UE. Refuser Schengen/Dublin ne signifie évidemment pas que nous soutenons la politique xénophobe et discriminatoire de la Suisse à l’égard des étrangers-ères en provenance du quatre cinquième du monde et la fermeture des frontières helvétiques prônées par Christoph Blocher!

Nous sommes aux côtés des sans-papiers et des requérant-e-s d’asile qui luttent pour leur régularisation et le respect de leurs droits. Nous nous élevons vigoureusement contre la campagne sécuritaire et de stigmatisation des étrangers-ères, menée aussi bien par l’UDC que par les partisans des accords Schengen/Dublin. Nous rejetons la nouvelle loi raciste contre les étrangers (LEtr), actuellement en discussion aux Chambres fédérales, qui discrimine également tous les ressortissant-e-s non-européens. Nous nous prononçons contre les projets de durcissement d’un droit d’asile, pourtant déjà réduit comme peau de chagrin.

Notre refus du référendum contre l’Accord d’extension de la libre circulation des personnes est un OUI à l’égalité des droits pour les travailleuses et travailleurs étrangers, quel que soit leur pays d’origine, un OUI pour développer des liens de solidarité à l’échelle internationale entre tous les salarié-e-s, un OUI contre le nationalisme étriqué et les préjugés à l’égard des étrangers-ères. Dans les années 70, en Suisse, les travailleurs-euses italiens et espagnols avaient déjà été pris comme bouc émissaire par Schwarzenbach et les nationalistes de tout poil. Aujourd’hui, ce sont les travailleurs-euses polonais ou tchèques que l’UDC prend en otage.

Refuser le référendum contre l’Accord d’extension de la libre circulation ne signifie pas pour autant que cette liberté de circulation soit la nôtre. Elle reste d’abord limitée aux ressortissants de ces 10 pays. Alors que les capitaux circulent librement dans le monde entier et que les politiques néo-libérales, sous l’égide notamment du FMI, de la Banque mondiale ou de l’OMC, creusent toujours davantage les inégalités, des millions de personnes n’ont pas d’autres choix que d’immigrer pour survivre. Elles sont contraintes de le faire, très souvent dans les pires conditions, surexploitées et privées de tout droit.

Les employeurs, en Suisse comme ailleurs, utilisent cette main d’œuvre bon marché pour s’attaquer encore plus durement aux conditions de travail. Ils profitent également du chômage pour faire pression à la baisse sur les salaires. Contre les politiques patronales de licenciements, nous luttons pour un renforcement de la protection et des droits des salarié-e-s, en particulier pour des salaires minimaux, par région et par branche, et le renforcement de la protection légale contre les licenciements abusifs. Afin d’imposer de telles mesures d’accompagnement pour affronter la globalisation patronale en cours, il est indispensable de modifier les rapports de force en faveur des salarié-e-s, de favoriser leur capacité d’action collective.

Dans cette perspective, le renforcement de l’organisation collective des salarié-e-s est primordiale: nous sommes dès lors solidaires des salarié-es qui défendent leur dignité et leurs emplois face aux délocalisations, comme à Filtrona près de Lausanne ou à Swissmetall à Reconvilier, nous sommes aux côtés des travailleuses-eurs de la Poste et de Swisscom qui se battent contre les effets désastreux de la privatisation de leur entreprise.

Abattons les murs qui nous divisent pour toutes et tous, ensemble, agir contre ce monde inacceptable!


Premiers-ères signataires

Jean-Michel Dolivo, avocat, membre du Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers, Lausanne – Christina Stoll, cosecrétaire générale, Syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs (SIT), Genève – Georges Tissot, secrétaire syndical SIT, Genève – Ismail Turker, secrétaire syndical SIT, Genève – Hervé Pichelin, cosecrétaire général SIT Genève – Christophe Tafelmacher, avocat, membre SOS-ASILE, Lausanne – Marianne Huguenin, conseillère nationale «A gauche toute!», Renens – Pierre Vanek, conseiller national «A gauche toute!», Genève – Josef Zisyadis, conseiller national «A gauche toute!», Lausanne – Jean Batou, professeur à l’UNIL, rédacteur du journal solidaritéS, Genève – Marianne Ebel, enseignante, députée solidaritéS, Neuchâtel – Christiane Jaquet-Berger, députée POP, journaliste Gauchebdo, Lausanne – Walter Angst, Gemeinderat AL, PdA, Zürich – Aristides Pedraza, enseignant, syndicaliste SUD, Lausanne – Niklaus Scherr, Gemeinderat AL, Zürich – Beatrice Klaus, AL Aargau, Aarau – Balthasar Glättli, Zürich – Eugene Suter, AL Zürich, Zürich – Andrej Lützelschwab, Sekretär Neue PdA Basel, Basel – Afra Weidmann, Augenauf, Zürich – Annemarie Gantenbein, comedia, St. Gallen – Christian Jordi mediCuba Schweiz, VUA, Zürich – Marco Medici, AL Zürich, Zürich – Nicole Burgermeister, Zeitschrift Contextxxi, Zürich – Florian Keller, Kantonsrat AL, Schaffhausen – Benjamin Altwegg, PdA St. Gallen, St Gallen – Bea Schwager, Projektkoordinatorin medico-inernational schweiz, Zürich – Anja Recher, Gemeinderätin AL, Zürich – Heiner Busch, Bern – Hansjörg Bartholdi, Gewerkschaftssekretär comedia, AL Winterthur, Winterthur – Christine Hunziker, Comedia Zürich, Zürich – Bernard Borel, pédiatre FMH, député, POP, Aigle – Alain Hubler, enseignant, conseiller communal, POP & Gauche en mouvement, Lausanne – Rémy Meury, enseignant, député et conseiller communal POP, Delémont – Nelson Serathiuk, Conseil des Résidents-es Brésiliens-nes Vaud, Lausanne – Bruno Clément, secrétaire régional comedia, Lausanne – Sengül Koeker, POP, Comité Nicaragua, Syndicat Syna, Comité altermondialiste, Delémont – Claude-Alain Frund, comedia, Lausanne – Philippe Sauvin, militant de l’Autre syndicat, Vaud – Bernard Remion, secrétaire syndical comedia, Lausanne-Genève – Luc Schindelholz, député suppléant, POP, Delémont – Pierluigi Fedele, député suppléant, POP, Delémont – Daniel Süri, formateur d’adultes, CASs, Pully – Tizian Buchi – Sylvia Rosset, enseignante, Lausanne – Claire Liengme, POP, Moutier – Xavier Näpflin, Zürich – Cyril Curchod, président SVMEP, Lausanne – Gilles Pierrehumbert, syndicaliste SUD, Crissier – Georges Taffelmacher, GSsA, Collectif contre la guerre, Pully – Arturo Planas, enseignant, membre SUD, Lausanne – Philippe Hierholtz, Chexbres – Sylvia Donon, FTMH, La Chaux-de-Fonds – Claude Reymond, typographe et secrétaire syndical, Genève – Jean-Claude Métraux, pédopsychiatre, Lausanne – Anis Mansouri, Comité Tunisie en Suisse, Genève – Jean-Marie Béguin, député POP & Gauche en mouvement, Lausanne – Christian Zaugg, Conseiller Municipal, solidaritéS, Genève – Jacques François, enseignant, député, solidaritéS, Genève – Raimundo Viejo-Vinas, NETworker, SUD-collectif des précaires, Genève – Jean-Daniel Jimenez, enseignant HES, Genève – Romain Kull, bibliothécaire, Genève – Isabelle Paccaud, assistante en histoire (UNIL), CASs, Lausanne – Claude Leimgruber, conseiller communal POP, Le Locle – Maryelle Budry, psychologue, solidaritéS, Genève – Gilles Godinat, médecin, solidaritéS, Genève – Claire Martenot, solidaritéS, Genève – Ariane Arlotti, Genève – Andrée Jelk-Peila, conseillère municipale, solidaritéS, Genève – Jocelyne Haller, députée, solidaritéS, Genève – Sébastien L’Haire, solidaritéS, Genève – Nicole Lavanchy, solidaritéS, Genève – Marie-Eve Tejedor, solidaritéS, Genève – Maria Casares, sociologue, solidaritéS, Genève – Anjuska Weil, Präsidium PdAS, Zürich – Birgit Althaler, SoAL, Basel – Urs Diethelm, SoAL, Basel – Christine Schnapp, Co-Präsidentin AL Aargau, Aarau – Jean-Louis Rimaz, enseignant, Genève – Catherine Gaillard, conseillère municipale, solidaritéS, Genève – Erika Bantle, Neue PdA, Basel – Ruedi Bantle, Bürgergemeinderat, Neue PdA, Basel – Sonja Crivelli, conseillère municipale, Partito del Lavoro, Sorengo…