Offensive liberticide contre droit de manifester

Offensive liberticide contre droit de manifester

L’auteur de ces lignes a négocié avec les autorités l’autorisation de l’action du 17 février devant l’OMC. Il dénonce…

On assiste depuis quelque temps, dans cette République, à un processus pernicieux d’entrave toujours plus manifestes à la liberté de manifestation. Tous les militant-e-s ont pu s’en rendre compte.

A l’initiative de ces restrictions, on trouve le Conseil d’Etat, en tant que tel, avec pour maître d’œuvre le Département de justice, police et sécurité (DJPS). Sur place, la Gendarmerie peut même se montrer, parfois, souple dans l’application – ce fut le cas en l’occurrence.

Ce faisant, le Conseil d’Etat relaie clairement l’offensive liberticide déclenchée par le Weiss Block et par celles et ceux qui, le fameux samedi soir précédant la manif contre le G8, ont donné l’ordre à la police de ne pas intervenir contre les casseurs de l’Hôtel des finances, des Rues Basses, de la Cité et de la place Neuve. Des témoignages concordants, certes souhaitant généralement rester anonymes, ont afflué aux oreilles de nombre d’entre nous. Le procureur Zapelli convoquera-t-il à la barre des témoins les officiers de police en fonction ce soir-là? Leur demandera-t-il de répondre, sous serment, à des questions précises à ce sujet?

Convoquera-t-il Mme Spoerri pour lui poser les mêmes questions, ainsi que M. Darius Rochebin pour l’interroger sur son appel au meurtre à peine déguisé lors du Téléjournal de 19h30 le lendemain soir?

Dans le cas du rassemblement du 17 février devant l’OMC, la lettre adressée à l’auteur de la demande d’autorisation par le Secrétariat général du DJPS – nettement plus restrictive encore que tout ce qui avait été convenu auparavant lors des tractations avec la gendarmerie et qui figurait dans des courriers antérieurs «sous réserve de…» – contient entre autres ceci (c’est nous qui soulignons):

«1. Les participants se rassembleront à la place Albert-Thomas, à la hauteur de l’OMC, le 17 février, de 12h.00 à 18h30, à l’exclusion de tous autres endroits, dates et heures. (…)

8. Aucun prospectus ne sera distribué aux usagers motorisés circulant sur la voie publique.

9. Les piétons ne seront ni interpellés ni importunés et leur libre circulation devra être préservée.

10. La circulation ne sera ni entravée ni perturbée, notamment celles des Transports Publics Genevois (TPG). Les éventuelles perturbations causées à la circulation des véhicules des TPG seront facturées par ceux-ci aux organisateurs. (…) [Ordre est donc ainsi donné aux TPG, qui reçoivent une copie de l’autorisation! Ndr]

12. Il vous incombe de constituer un service d’ordre interne et identifiable durant toute la manifestation. Le responsable sera en permanence à disposition de l’officier de gendarmerie.

13. Vous avez personnellement l’entière et seule responsabilité de ladite manifestation, de sorte qu’en cas de débordements, ceux-ci pourraient vous être imputés. (…)

14. (…) les participants devront se disperser sitôt la manifestation terminée.

15. Les lieux seront laissés en parfait état de propreté.

16. Si d’autres groupements devaient également obtenir l’autorisation de manifester à l’endroit et à la date mentionnée ci-dessus, il vous appartiendrait alors de prendre toutes les mesures nécessaires pour que la présence conjointe des manifestants ne porte pas atteinte à l’ordre public. [Autrement dit, démerdez-vous avec les éventuels fachos. Ndr]

Nous attirons votre attention sur le fait que la présente autorisation est susceptible d’être modifiée ou révoquée en tout temps …»

De quoi sans doute stimuler l’ardeur citoyenne des jeunes générations… (fr)