Nils de Dardel quitte le Parti socialiste

Nils de Dardel quitte le Parti socialiste

Le 26 décembre dernier, Nils de Dardel annonçait au Parti socialiste genevois (PSG) sa décision de démissionner, après deux ans de présence au Grand Conseil et douze ans au Conseil National. Il nous en avait informé avant de rendre son choix public par voie de presse.

«Ma famille politique a toujours été la gauche en général, et surtout la gauche syndicale et politique de combat», explique-t-il dans sa lettre à la présidente du PSG, avant de poursuivre: «J’en ai assez d’être sans cesse en porte-à-faux avec la direction nationale de ce parti». Rappelons qu’avant d’adhérer au PSG, en 1986, Nils de Dardel avait milité pendant une quinzaine d’années au sein de la section genevoise de la LMR-PSO.

C’est sur la défense des droits démocratiques, que Nils de Dardel se montre le plus sévère: «Le PS passe comme chat sur braise sur l’augmentation croissante de la présence policière et des contrôles arbitraires d’identité à l’intérieur du territoire qu’implique Schengen. Il n’a rien fait contre l’initiative pour l’internement à vie, qui violait grossièrement la Convention européenne des droits de l’homme. Des pontes du PS prennent des positions anti-musulmanes (contrôle des imams) qui correspondent à des revendications de l’UDC (…)».

Il n’est pas tendre non plus avec la politique pénale du PS: «Elle se distingue à peine de celle des bourgeois, tant les positions sécuritaires ont fait des ravages, avec un accent mis sur la petite délinquance, celle des plus pauvres.» Et de rajouter: «L’abolition du secret bancaire n’est plus un thème pour le Parti socialiste (…) Or, [il] reste la clé de voûte de la grande criminalité, du blanchiment d’argent, de la corruption et de la fraude fiscale massive pratiquée par les grandes entreprises et les personnes fortunées.»

«Tout cela a beaucoup à voir avec la participation du PS au Conseil fédéral», conclut-il, avant de lever un coin de voile sur ses projets d’avenir: «Je me sens nettement plus proche des formations qui se situent sur la gauche de la gauche et j’en tire les conséquences.»

Dans une édition récente du Courrier, Nils de Dardel confiait à Philippe Bach son intention probable de rejoindre l’Alliance de Gauche, pour autant qu’elle cesse de se diviser. Il me disait aussi récemment qu’il était prêt à s’engager fortement pour battre la droite aux élections cantonales de cet automne et que l’ADG devait absolument partir unie. Nous sommes heureux de constater que nous partageons les mêmes convictions et les mêmes objectifs. (jb)