Filtrona, Crissier: reprise de la grève contre Mister No

Filtrona, Crissier: reprise de la grève contre Mister No

La direction anglaise du trust multinational Bunzl poursuit sa politique inflexible et hautaine: Il a fallu trois semaines de grève pour faire passer sa proposition de plan social de 1,7 millions à 2 millions. Pas un sou de plus, pas un jour de négociation supplémentaire. Deux millions, sinon rien. Pour le reste, c’est no, no, no! Sollicité une nouvelle fois, le Conseil d’Etat vaudois n’a pu qu’étaler son impuissance et constater benoîtement que «Oh, ben ça alors, quand même…».

Devant cet absolutisme patronal, privés d’informations sur l’avenir de l’entreprise, ne sachant ce qu’il adviendra de leur convention collective, les employé-e-s de Filtrona ont décidé de reprendre la grève, ce lundi 17 janvier. Alors que la Commission du personnel s’attendait à une baisse de la détermination, la reprise de la lutte a été décidée par 75 % du personnel votant (79 pour, 26 contre et 13 abstentions). Les opposant-e-s se sont immédiatement ralliés à la décision majoritaire, faisant preuve d’un bel esprit de solidarité. La direction a instantanément répliqué en retirant son offre de deux millions, en refusant toute négociation durant la grève et en sommant le personnel de quitter l’usine. Le lock-out menace. Mais les carnets de commande sont pleins, les machines remontées dans d’autres sites ne fonctionnent toujours pas et, l’information circulant enfin dans le groupe Bunzl, la direction devient un peu plus nerveuse.

La situation est néanmoins très difficile pour les salarié-e-s de Filtrona, qui ont déjà dû subir des pertes financières sensibles en décembre. Il est donc nécessaire d’augmenter massivement la mobilisation pour soutenir leur lutte. Le Comité de soutien appelle à une manifestation samedi à 14 heures à Lausanne (St-François). Une délégation des travailleurs-euses se rendra incessamment en Angleterre pour y chercher un appui nécessaire. Le Conseiller fédéral Joseph Deiss s’est engagé à recevoir cette semaine une délégation des grévistes. Cette semaine toujours, la pétition pour la sauvegarde des emplois dans l’Ouest lausannois sera remise aux autorités cantonales. Enfin une rencontre aura lieu avec une délégation de Swissmetall. L’heure n’est plus à la tièdeur, ni à la trêve des confiseurs. Il faut y aller, vite et fort! (ds)