Signez le référendum «NON au travail le dimanche!»

Signez le référendum «NON au travail le dimanche!»

Les Chambres fédérales viennent de se mettre d’accord pour autoriser le travail du dimanche dans les magasins des centres commerciaux situés dans une gare ou dans les alentours. Nous vous invitons à signer le référendum lancé par l’Union syndicale suisse (USS) au moyen de la carte-réponse que vous trouverez encartée dans ce numéro du journal. Le nombre de gare bénéficiant de cette dérogation sera fixé par ordonnance. Cette décision constitue un pas de plus vers une généralisation du travail du dimanche. D’ores et déjà il est prévu que le parlement helvétique débattra en 2005 d’une nouvelle modification de la Loi sur le travail (LTr) visant à autoriser l’ouverture générale des commerces quatre dimanches par année.

Toutes les enquêtes réalisées auprès du personnel de la vente montrent que les vendeuses et vendeurs sont totalement opposé-e-s aux ouvertures dominicales des magasins ainsi du reste qu’à une prolongation de leurs heures d’ouverture. Ils-elles travaillent très souvent déjà avec des horaires irréguliers (notamment avec une durée du travail annualisée), à temps partiel ou sur appel. De surcroît les salaires sont particulièrement bas. Pas étonnant, dans un secteur où ce sont une majorité de femmes qui travaillent ! Une étude a mis en évidence que 39,1% des femmes ayant un certificat fédéral de capacité (CFC), 49% pour celles sans CFC, gagnent moins de 3.000 francs net par mois. Dans la tranche d’âge des 45 ans et plus, 37% des vendeuses (6% des vendeurs) continuent à gagner moins de 3000 francs. Relevons également que, depuis 1996, lors de 13 votations cantonales, les citoyennes et citoyens ont refusé que les heures d’ouverture des magasins soient prolongés.

Cette dérogation dans le secteur de la vente au principe de l’interdiction du travail du dimanche fixé par la LTr va impliquer non seulement que d’autres commerçants, en dehors du périmètre des gares, exigeront de pouvoir ouvrir le dimanche, mais aussi que d’autres secteurs professionnels seront peu à peu également touchés. Ainsi pour que les magasins offrent des produits frais le dimanche, il faudra que les transports routiers et l’industrie alimentaire travaillent aussi le dimanche. Et suivront alors les banques, les postes ou les assurances. On assiste dès lors au démantèlement, étape par étape, du droit à un jour de congé hebdomadaire férié pour toutes et tous, droit actuellement encore inscrit dans la loi, à l’exception des secteurs où des prestations doivent impérativement être fournies sept jours sur sept, comme les hôpitaux ou les pompiers. Le dimanche devient un jour ouvrable comme un autre, au détriment de la vie sociale et familiale, des loisirs et des activités culturelles ou sportives.

La révision de la LTr en 1998 avait déjà ouvert la voie à une généralisation du travail de nuit et à une flexibilisation extrême des horaires de travail. Les employeurs poussent encore plus loin le bouchon en cherchant à imposer aujourd’hui une semaine comportant 7 jours de travail sur 7. Dans les faits, une personne sur quatre travaille en Suisse régulièrement ou occasionnellement le dimanche. Cette dérégulation, comme celle ayant conduit à l’augmentation du travail de nuit par équipe, a de graves conséquences sur la santé des travailleuses et travailleurs. En particulier le travail de nuit régulier est un facteur de stress et provoque des atteintes à long terme sur la santé (troubles du sommeil, horloge interne déréglée). D’autres projets de déréglementation sont en discussion, comme la réduction à 18 ans de l’âge de protection particulière, par rapport à des travaux à risques, pour les jeunes gens (actuellement à 19 ans et jusqu’à 20 ans pour les apprentis). Le succès du référendum lancé par l’USS doit mettre un coup d’arrêt à cette offensive!

Jean-Michel DOLIVO

Téléchargez le référendum ici!