Les services publics réfléchissent à leur action…

Depuis la crise des années 90 les services publics vivent et respirent au rythme des mesures d’ajustement structurel liées à l’insuffisance programmée des recettes fiscales. Dans le même temps les dépenses sociales augmentent, en dépit d’une réduction des prestations individuelles délivrées. Le lien entre travail et profit privé est de plus en plus ténu, jetant une multitude d’individus et de familles sur le bas côté d’une société mercantile qui ne cesse pourtant de promettre le bonheur. Dès lors, rien d’étonnant à ce que nous soyons arrivés à une crise institutionnelle qui incite à une réflexion politique de fond.

C’est à partir d’un tel constat que la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, l’Université ouvrière et l’Institut d’Etudes Sociales de Genève, en collaboration avec l’Institut d’Etudes politiques internationales et l’Ecoles d’Etudes Sociales et Pédagogiques de Lausanne, organisent un colloque international, du 15 au 17 septembre 2004, intitulé «L’action tragique du personnel des services publics». Il permettra de débattre du contexte dans lequel les employé-e-s des services publics sont appelé-e-s aujourd’hui à développer leur action.

Ce colloque est l’aboutissement d’une recherche engagée par la philosophe Marie-Claire Caloz-Tschopp, appuyée par le précédent chef du Département genevois de l’action sociale et de la santé. Cette recherche repose sur des entretiens avec des professionnels de la fonction publique genevoise travaillant pour les départements de l’action sociale et de la santé, de justice et police, de l’économie publique afin de discuter de leur travail auprès des chômeurs/euses et des immigré-e-s. La recherche a montré que les pratiques professionnelles sont divisées, compartimentées, mais qu’il existe des situations, des questions, des problèmes éthiques et moraux transversaux, relatifs à la patique du service public et à la défense de sa qualité.

L’ensemble de ces journées s’annonce riche, avec un moment fort le jeudi 16 septembre: sept ateliers de travail, espaces publics de parole et de réflexion libres. Dans chaque atelier, il s’agira d’interpeler les participant-e-s sur la base de témoignages et de pratiques professionnelles vécues dans les six secteurs suivants: police, santé, social, chômage, formation/recherche, enseignement. Les intervenant-es s’exprimeront en leur propre nom, réfléchissant à leur propre action et positionnement professionnel dans le contexte de la globalisation néo-libérale.

L’ensemble des informations détaillées sont disponibles sur le site http://psecom.unige.ch/

Jean-Daniel JIMENEZ