Soutien à la Lesbian and Gay Pride & Friends

Soutien à la Lesbian and Gay Pride & Friends


Toutes et tous à Sion le 7 juillet !


Jean Batou

Le rendez-vous du 7 juillet, à Sion, pour la Gay and Lesbian Pride & Friends est une échéance importante pour solidaritéS. Afin de contribuer à la mobilisation genevoise pour cette parade revendicatrice et festive, notre bimensuel a pris l’initiative d’une soirée, avec projection de film, interventions des principales associations concernées, débat et musique, le jeudi 22 juin, à la Petite Salle du Faubourg, dès 18h.30 (voir en dernière page). Mais quels sont les liens entre nos orientations fondamentales – démocratiques, féministes et sociales – et notre engagement en faveur de la Pride ?


Tout d’abord, le libre choix de son orientation sexuelle est un droit de la personne humaine qui mérite d’être revendiqué et défendu sans concession. A ce titre, il devrait figurer en bonne place dans les programmes scolaires, en même temps que d’autres aspects de l’éducation à la citoyenneté. En effet, toute entrave à cette liberté constitue une limitation mutilante de l’ex-pression de nos désirs et de leur satisfaction. L’homophobie n’est qu’un visage parmi d’autres d’une société sexuellement répressive que nous rejetons.


Ensuite, le libre choix de son orientation sexuelle est un droit qui interroge la domination patriarcale. Celle-ci définit des rapports entre les sexes marqués par la soumission du genre féminin au genre masculin, qui ne sont que des constructions sociales. Ainsi, la sexualité humaine risque-t-elle de se voir réduite à la déclinaison de jeux de rôles étroitement codifiés dans l’univers du désir et du plaisir. Toute déviation de la norme est taxée de perversion (du latin renversement, retournement).


En même temps, la loi ignore largement les intérêts des couples de même sexe, en dépit du premier pas symbolique du partenariat à Genève, discuté également au niveau national. Aux yeux des adversaires de cette innovation, ce sont les fondements de la famille qui sont en jeu. Si mon oncle est une «tante» et qu’il adopte des enfants… Pensez donc…


Enfin, le libre choix de son orientation sexuelle est un droit dont la négation frappe plus directement les opprimé-e-s. Songeons d’abord aux femmes, dont la faculté de choisir est ignorée, avant même d’être niée, mais aussi aux hommes des milieux populaires, qui n’ont guère accès aux lieux réservés, aux clubs coûteux à l’abri des regards, où la transgression est permise.


La langue est un vaste dépositaire de la mémoire collective. On ne s’étonnera donc pas que le terme français «gouine», féminin de gouin (mauvais garçon), soit directement apparenté à goujat (valet d’armée, apprenti maçon), et dérive de l’hébreu «gõya» (servante chrétienne), féminin de goï. Saisissante parenté étymologique entre mépris de classe et homophobie misogyne. Comment pourrions-nous donc combattre l’un sans l’autre?


La Pride de Sion à suscité la haine des milieux conservateurs, en particulier intégristes et racistes. Derrière cette haine se profilent les menaces, les insultes et les violences quotidiennes contre celles et ceux qui osent revendiquer une orientation sexuelle différente. En dépit de cela, le comité d’organisation, à large majorité féminine, n’a pas reculé un instant. Que le gay-business ait trouvé peu d’intérêt commercial à cette manifestation valaisanne, voilà enfin une raison de plus pour lui témoigner notre appui enthousiaste.