Un choix de la Librairie La Brèche

Un choix de la Librairie La Brèche

L’Internationale communiste contre le capital 1919-1924, d’Andreu Maurice, Actuel Marx novembre 2003.

Ouvrage extrêmement documenté et néanmoins d’une lecture aisée. Le concept de «CMC» (Crise Mondiale du Capitalisme) de Boukharine, puis son contraire, les laborieux essais de rédaction d’un programme pour le Komintern autour de la conception de Front unique ouvrier. Le personnel politique dans ses méandres, hésitations, difficultés qui plombent tout abandon d’une stratégie globale pour une autre. Radek et la Révolution allemande, les manœuvres pour se débarrasser de Trotsky. Sans être d’accord sur tout avec l’auteur, il s’agit là d’une tentative d’appréhension globale des problèmes stratégiques centraux posés à nos ancêtres et d’un examen minutieux du comment ils s’en sont (pas si mal!) sortis.

Spartacus, d’Howard Fast, édition Atalante.

Pax romana = pax americana? «Ô tempora, ô mores…» Un Empire tellement sûr de son bon droit, de la suprématie de sa civilisation fondée sur la «Démocratie» et son niveau de vie… Cela ne vous rappelle rien?… Un Empire que la guerre de classes va finir par abattre. Les «Révoltes Serviles» vues comme l’aspiration éternelle des exploités à la justice sociale, les invasions dites barbares vues comme une revanche des peuples sur l’impérialisme. On ne peut plus actuel, non? De construction très originale, ce roman se passe paradoxalement presque toujours du côté romain et évite le piège des combats «épiques» façon grand spectacle. Les personnages sont crédibles et «existent», ils sont sensuels, jouisseurs, ordinaires, héroïques.

La constance du jardinier, de John Le Carré. Seuil.

Virtuose incomparable du roman d’espionnage façon guerre froide, cet auteur s’est «recyclé» dans la mise en scène de la finance pourrie. Pléonasme? (voir de cet auteur: «Single et Single). C’est excellent. C’est le roman de l’Afrique noire post-coloniale, exsangue, malade mais que les multinationales de l’industrie pharmaceutique continuent de vider. Tant qu’il restera des vivants, même malades, on en tirera bien quelque chose… Les États, leurs ambassades sont là avec leurs James Bond pour assurer les meurtres, donc le silence, donc les profits. Roman de plus ouvertement féministe, anti-homophobe, et si loin du pensum militant, du roman à thèse.

Librairie La Brèche, Paris