Réflexions a voix haute sur le mouvement de la fonction publique

Réflexions a voix haute sur le mouvement de la fonction publique

Le mouvement de lutte du personnel des services publics à Genève surprend par son ampleur et sa détermination. Il met un terme à une trêve qui aura duré moins de six ans et consacre un net durcissement des fronts sociaux autour d’un enjeu reconnu comme stratégique par tous ses acteurs. Au cours de cette période d’apaisement apparent, la droite patronale a poursuivi son travail de sape des services publics par des «allègements» fiscaux successifs pour les privilégiés, qui ont plombé les comptes de l’Etat. Le sauvetage de la Banque Cantonale, litérallement pillée par les «petits copains» de l’Entente bourgeoise, a déjà coûté 1 milliard de francs aux contribuables.

Avec un déficit théorique de 400 millions de francs et une dette publique de près de 11 milliards, c’est bien la politique des caisses vides, sciemment orchestrée par la droite, qui a provoqué la réouverture des hostilités au sein du secteur public genevois. Sous prétexte de mesures budgétaires urgentes, les partis bourgeois rééditent le scénario qu’ils avaient cherché à imposer – sans succès – en 1996. Mais, cette fois-ci, avec des ressources politiques supplémentaires: une majorité parlementaire totalement alignée et un gouvernement tacitement consentant.

La surenchère actuelle de la droite et des milieux patronaux a contribué au succès de la mobilisation initiale des salarié-e-s. Pourtant, le Cartel intersyndical n’est pas tombé dans le piège de l’emballement sans lendemain, optant pour une stratégie de construction du rapport de forces dans la durée. En effet, il importe de consolider nos positions en traduisant la révolte spontanée en un puissant dispositif mieux organisé, en élargissant la lutte, à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur du secteur public, sur le plan politique.

SolidaritéS s’est toujours efforcé de concevoir ses activités politiques en partant des besoins du mouvement social: à un peu plus d’un an des élections cantonales, nous appelons l’ADG à serrer les rangs et à interpeller les socialistes et les verts afin de «battre la droite» et ses politiques néolibérales en préconisant ensemble quelques mesures concrètes immédiates communes. Afin de clarifier les enjeux de la bataille en cours, nous avons organisé une discussion, à laquelle ont participé une dizaine de militant-e-s engagés sur le terrain. Nous reproduisons ci-contre les passages les plus significatifs de cette réflexion collective. (réd.)

Souhail Mouhanna: si l’on additionne l’inflation (1,5%) et les mécanismes salariaux (augmentations statutaires et primes de fidélité) (1,3%), la masse salariale de la fonction publique devrait croître de 2,8% par an. Pour 2004-2005, cela fait 5,6%, alors que le Conseil d’Etat ne veut verser que 1,6 % en tout. Cela représente donc une perte salariale programmée de 4% en moyenne sur deux ans, sans parler du blocage des effectifs avec pour conséquences la dégradation des prestations et la précarisation de l’emploi par la remise en cause du statut de fonctionnaire. Par exemple, la commission des finances du Grand Conseil vient de refuser au chef du D.I.P. les crédits nécessaires à la création de 25 nouveaux postes d’enseignant-e-s pour l’ouverture des classes l’an prochain, alors même que les comptes 2003 prévoient des provisions supérieures de 700 millions à ce qu’elles étaient lorsque la droite occupait tous les sièges du Conseil d’Etat (il y a 7 ans). Pour la suite de la bataille parlementaire, où nous devons être en première ligne dans la défense des prestations à la population, des salarié-e-s et des usager-e-s des services publics, l’investissement de la gauche, notamment de l’ADG, au sein de la commission ad hoc sur le statut, avec des mandats clairs, revêt donc une importance particulière. Nous assistons à une offensive de grande envergure, dans laquelle le Conseil d’Etat et la droite parlementaire se répartissent les tâches. Par exemple, la cheffe du Département des Finances, la libérale Martine Brunschwig Graf, semble sciemment sous-estimer les recettes 2004 et 2005 – et cela porte sur plusieurs dizaines de millions – pour restreindre artificiellement la marge de manœuvre apparente de l’Exécutif. Il ne fait donc guère de doute que la droite cherche l’épreuve de force.

Unité du mouvement et négociations

Bernard Clerc: Il n’est pas facile de construire un rapport de forces suffisant pour faire reculer la droite. Elle n’est pas certaine de gagner les élections de l’automne 2005 et entend profiter de sa majorité pour conquérir un maximum de terrain. Il y a une complicité entre la droite parlementaire et le Conseil d’Etat pour réduire le coût de la fonction publique à Genève. En effet, le gouvernement pourrait parfaitement prendre des initiatives pour ouvrir des négociations et mettre le parlement devant ses responsabilités. La situation va encore s’aggraver à l’avenir, avec la remontée des taux d’intérêts: sur une dette de 11 milliards, une hausse de 1% des taux, c’est 110 millions! Le mouvement est fort, sans baisse de régime, mais il reste assez hétérogène quant à ses objectifs, certains rejetant en bloc les attaques aux salaires et aux effectifs, d’autres se sentant surtout méprisés par le Conseil d’Etat. Difficile de dire comment le mouvement réagirait à des propositions de compromis, même modestes, de l’exécutif…

Michel Ducommun: la droite a été surprise par la mobilisation, mais cela ne signifie pas qu’elle ne tente pas de casser cette résistance sur laquelle elle bute depuis des années. Il suffit de rappeler ce qui est arrivé l’an passé en France, avec la bataille des retraites, des enseignant-e-s et des intermittant-e-s. La droite n’a pas reculé. A Genève, dans de larges secteurs de la fonction publique, la nécessité de faire grève et de manifester n’est pas contestée; en même temps, on sent que ça ne suffira pas. Il faut aussi convaincre la population. Certains pensent même qu’il faudrait mettre un peu d’eau dans le vin du Cartel pour gagner l’opinion publique, voire battre la droite aux élections de l’automne 2005. D’un côté, la radicalité du mouvement a conduit les salarié-e-s à faire deux grèves successives d’une demi-journée et d’un jour entier, et à envisager d’autres moyens de lutte – par exemple, la grève des notes pour les enseignant-e-s, mais la résistance dans la durée peut se heurter à la faible crédibilité politique d’un succès rapide. De ce point de vue, on a raison de plaider pour l’ouverture de négociations en défendant l’ensemble de nos revendications, mais il faut réfléchir en amont aux concessions «acceptables» et à celles qui ne le sont pas.

Andrée Jelk-Peila: il ne faut pas confondre l’image que la droite s’efforce de donner du Cartel avec la réalité. Lors des entrevues avec le Conseil d’Etat – qui ne sont pas des négociations, puisque le Conseil d’Etat n’est pas entré en matière sur la moindre concession – ce n’est pas le jusqu’au-boutisme du Cartel qui m’a frappé, mais notre manque de vision commune des points essentiels sur lesquels nous voulons absolument faire reculer le gouvernement.

Bernard Clerc: Il faut distinguer la marge de manoeuvre du Cartel dans la conduite de son action syndicale, après consultation du personnel, avec les positions que défend une organisation politique comme la nôtre. Il appartient aux salarié-e-s de décider démocratiquement des concessions «acceptables» dans le cadre d’un rapport de force donné. Cela ne doit pas nous empêcher de défendre nos conceptions. Nous sommes pour un service public et des prestations qui répondent aux besoins de la population, en particulier de ses secteurs les moins solvables. Le démantèlement des services publics à des effets directs sur l’augmentation du travail «domestique», et donc sur la double journée des femmes! Nous sommes pour des conditions de travail qui permettent la bonne exécution des tâches – rémunérations, effectifs, statut, droits politiques et syndicaux. Nous sommes pour l’organisation des usager-e-s en défense des prestations (notre engagement concret, aux côtés des mouvements de citoyen-nes pour la défense des bureaux de poste va dans ce sens). Nous sommes pour une fiscalité fortement progressive, favorable à une redistribution des revenus.

Forces et faiblesses de la mobilisation

Claire Martenot: Les interventions de Michel, d’Andrée et de Bernard ne sont pas contradictoires. La droite et le Conseil d’Etat veulent nous amener à ne discuter que de la compensation du renchérissement et des mécanismes salariaux, tout en ne cédant que des miettes sur ces points. En même temps, ils veulent que nous abandonnions tout le reste. Sur le plan syndical, je me demande si nous ne devrions pas faire porter l’effort sur les effectifs, dont l’enjeu est unificateur, parce que ressenti dans tous les services, et qui fait le lien entre les conditions de travail et les prestations au public. Enfin, la proximité des vacances pose un problème pour les rythmes à venir de la mobilisation.

Jocelyne Haller: Nous ne devons pas négliger les effets dévastateurs des campagnes de la droite et du patronat contre les «dysfonctionnements» et «rigidités» du secteur public, et pour le développement des critères de gestion du privé. Celles-ci ont eu un impact d’autant plus fort, que les socialistes et les verts ne contestent pas fondamentalement la libéralisation des services publics – on le voit bien avec le projet Ge-Pilote, de type New Public Management, développé par un haut fonctionnaire socialiste. L’augmentation régulière de la charge de travail sans augmentation adéquate des effectifs peut d’ailleurs conduire à des dysfonctionnements, pour des raisons inverses à celles que dénonce la droite. Pourtant, ces campagnes de discrédit ont un impact sur la population, y compris dans la fonction publique, qui s’auto-censure souvent lorsqu’il s’agit de revendiquer haut et fort les conditions nécessaires à la conduite de ses missions, en termes de statut et de moyens. De surcroît, les «petits salaires» du public hésitent aussi à multiplier les jours de grève avec retenues de salaires, parce qu’il y a aussi des pauvres parmi eux.

Spontanéité et endurance des salarié-e-s

Marco Spagnoli: Il y a un sentiment largement répandu selon lequel la véritable issue de toute cette affaire sera politique ou ne sera pas. Un changement de majorité parlementaire modifierait le cadre institutionnel dans lequel s’exprime le rapport de forces social. Cependant, paradoxalement et contrairement aux apparences, ce mouvement recèle des faiblesses qu’on aurait tort de sous-estimer. Je pense que la majorité de la mobilisation lors des deux premiers jours de grève traduit un mouvement spontané relativement éphémère.

Claire Martenot: Pas à l’hôpital…

Marco Spagnoli: Je parle ici de 60% environ des grévistes, ce qui correspond à la marge de variation du mouvement dans la longue durée. En effet, dans les dernières mobilisations du personnel (1992, 1996 et 1998), il y a toujours eu un socle solide, formé de l’ensemble des salarié-e-s syndicalement actifs ou organisés (santé, social, administration centrale). Dans ce secteur la variation du niveau de mobilisation se mesure par centaines de grévistes d’une fois à l’autre, alors que dans l’enseignement, dont les structures organisationnelles sont moins stables, cette variation se chiffre par milliers. En 1998, ces derniers étaient très peu mobilisés contre le paquet ficelé de coupes sociales et d’impôts régressifs soutenu alors aussi par les verts et les socialistes. Ce qui explique le succès du mouvement actuel, mais aussi sa fragilité relative dans la durée, c’est l’accumulation des frustrations depuis des années qui trouve subitement un lieu d’expression. Il faut remarquer que, sur le plan syndical, le mouvement souffre du manque de travail d’élaboration et de synthèse au niveau central du Cartel. Il s’agit d’une faiblesse subjective difficile à combler à court terme. C’est vrai qu’en matière de revendications la question des effectifs est centrale mais il ne faut pas oublier que les revendications salariales sont décisives pour le maintien de l’unité, en particulier par rapport aux bas salaires. Prestations, effectifs et conditions de travail ont toujours été les trois piliers sur lesquels le mouvement des salarié-e-s du secteur public a réussi à construire une résistance relativement efficace.

Romain Kull: Ce qui m’inquiète, c’est que tout le monde n’est pas nécessairement conscient qu’il faut construire un rapport de force de longue haleine. Il y a une véritable tension entre la nécessité de durcir et de radicaliser le mouvement, face à une droite qui ne cède pas et joue la surenchère, et la nécessité de maintenir l’unité et la capacité de mobilisation de l’ensemble du mouvement dans la durée.

Michel Ducommun: La fragilité du mouvement réside dans la relative faiblesse de notre implantation syndicale. Il y a un contraste entre la fréquentation des assemblées générales, plus faible que dans les précédents mouvements, et la participation plus forte au mouvement. Cet aspect spontané renvoie à une profonde frustration par rapport aux effets cumulatifs des politiques néolibérales de ces dernières années. Les conditions de travail sont devenues beaucoup plus dures et les gens ont plus de peine à les supporter. C’est la racine de l’explosion actuelle et on doit en tenir compte pour évaluer l’avenir de la mobilisation. D’ailleurs, de nombreux collègues ne se trompent pas sur l’exigence d’une mobilisation qui dure. Enfin, on doit se demander pourquoi les partis de droite soufflent sur la braise: peu avant le débrayage du mardi, ils sortent leur projet de loi supprimant le statut; le mardi même, après le dépôt du préavis de grève pour le vendredi d’après, ils font connaître leur accord sur le budget. Ils semblent jouer l’épreuve de force au détriment du compromis «au centre», ce qui pourrait inquiéter une partie des radicaux et du PDC et ouvrir quelques brèches dans leur «belle unit黅

Vers un confrontation politique

Rémy Pagani: Je ne crois pas qu’il s’agit d’un mouvement spontané. C’est un mouvement syndical assez typique, en réponse à une attaque aux salaires et aux conditions de travail. Dans cette situation, le Cartel manque peut-être d’une forte colonne vertébrale; des divergences pourraient apparaître si des négociations s’ouvrent. Sur ce qu’à dit Jocelyne, en lisant les lettres de lecteur et en écoutant les réactions dans la rue, je n’ai pas l’impression que le sentiment anti-fonctionnaire est en hausse. Les gens ont une certaine expérience de ce que représente le démantèlement du service public: ils réalisent qu’à la poste, il y a un guichet rapide pour les entreprises et des guichets lents pour le commun des mortels. Par contre, ils sont assez remontés contre certains cadres incompétents, qui ont été mis en place par leurs copains politiques. Sur le plan parlementaire, je suis pour préparer des projets de loi et obtenir, sur un certain nombre de textes, l’engagement des verts et des socialistes de les soutenir. Quant à la mobilisation, il faut maintenir la pression par des actions ponctuelles en juin, pour préparer l’automne. En fait, je ne suis pas absolument convaincu que les députés de droite et le gouvernement partagent exactement les mêmes objectifs. Il se peut que la fuite en avant de la droite parlementaire aiguise les contradictions dans leur camp, ce qui laisserait une chance au Conseil d’Etat pour revenir avec des propositions de compromis, même très limitées.

Souhail Mouhanna: Il ne faut pas négliger le fait que la force du mouvement tient au moins autant à la force relative du Cartel qu’aux provocations de la droite, qui refuse de laisser le Conseil d’Etat négocier et se lance dans la surenchère, par exemple en déposant son projet de loi sur la suppression du statut de fonctionnaire en plein conflit. C’est cette attitude provocatrice qui a fait basculer une partie de la fonction publique, au-delà du noyau dur dont parle Marco, dans le camp de la mobilisation. La question pour moi revient dès lors à déterminer comment canaliser cette réaction en partie spontanée vers une lutte durable, notamment à l’horizon de cet automne, oû la population et le personnel pourront mieux mesurer les conséquences concrètes des décisions de la droite majoritaire.

Battre la droite!

Jean Batou: Il ne faut pas sous-estimer l’horizon des élections cantonales de l’automne 2005. En effet, la politique provocatrice de la droite ne signifie pas nécessairent qu’elle aille vers une défaite électorale, si elle parvient entre-temps à user et à démoraliser le mouvement de la fonction publique. La bataille «pour battre la droite» doit donc devenir un thème central pour solidaritéS, en ciblant des objectifs clairs et concrets, en termes de défense des prestations et des conditions de travail des salarié-e-s. Nous devons tout faire pour gagner l’ensemble de l’ADG à cette bataille en tentant d’élargir le front anti-néolibéral qu’elle représente déjà. En même temps, il nous faut demander aux verts et aux socialistes de s’engager, non seulement sur le rejet de la politique de la droite, mais sur des projets de loi concrets, comme le propose Rémy. Nous devons réfléchir à la meilleure façon de contrer l’attaque de l’Entente bourgeoise contre le statut des fonctionnaires, fragilisé par les reculs dans les autres cantons et la Conféfération, mais aussi par la précarité croissante du privé…

Souhail Mouhanna: Sur le plan politique, les député-e-s de la gauche et des verts se sont mis d’accord pour écrire ensemble au Conseil d’Etat et tenir une Conférence de presse demandant le retrait des projets de loi sur la fonction publique, ainsi que l’ouverture de négociations sérieuses avec le Cartel. A plus long terme, la discussion a porté sur la nécessité de se donner les moyens de battre la droite aux élections en défendant ensemble, dès maintenant, certains projets de loi. J’ai par exemple proposé la suspension de la baisse linéaire d’împôts de 12%, introduite par la droite, et ceci de façon progressive, pour des revenus supérieurs à 100000 francs. Ceci dégagerait tout de même 200 à 300 millions de recettes supplémentaires…

Bernard Clerc: On doit aussi défendre le déplafonnement des barèmes fiscaux, au-delà des 35% prévus aujourd’hui, jusqu’à 45%… Sur ces questions, on a progressé dans l’opinion publique. Neuchâtel a récemment rejeté une baisse linéaire d’impôts.

Souhail Mouhanna: C’est sur des engagements concrets de ce type, et non sur des promesses vides – «votez pour nous et on vous défendra!» – qu’une mobilisation sociale pour battre la droite peut gagner une certaine crédibilité aux yeux des salarié-e-s et des usager-e-s. Mais on s’en doute, sur ce point, les verts plaident la «modération»: pour le budget 2005, il se contenteraient d’une croissance des dépenses indexée sur l’inflation (1,5%) et la croissance de la population (de l’ordre de 1%). La discussion politique doit donc se poursuivre.

Jean Batou: La bataille parlementaire est importante, même si nos propositions n’ont aucune chance de passer dans l’immédiat, compte tenu de la majorité de droite. Mais il faut aussi réfléchir au lancement d’une initiative populaire qui permette à des secteurs plus larges de la population de se reconnaître dans – et de se mobiliser sur – des revendications socialement unificatrices. Nous pourrions avancer dans le sens d’une imposition plus forte des milieux privilégiés (revenus, fortune, bénéfices, capital, successions). Peut-être y a-t-il un moyen aussi de proposer un texte pour la défense des prestations du service public… Bien sûr, les initiatives populaires ne sont pas mises au vote avant plusieurs années…

Bernard Clerc: Il ne faut pas oublier que la crise des finances publiques est un processus à long terme…

Jean Batou: Une initiative permet de toute façon de populariser des revendications de fonds et de construire ainsi des rapports de force dynamiques en prenant le contrepied des tendances à la résignation, qui nourrissent l’«adaptation» de la gauche modérée à «l’air du temps».

Retranscription sous la responsabilité de la rédaction