Océans: le développement des «zones mortes»

Océans: le développement des «zones mortes»

Ce sont des territoires marins d’où toute vie a disparu. Il existe actuellement près de 150 de ces «déserts» dans les mers et les océans du globe. Leur taille varie de quelques kilomètres carrés à plus de 70000 km2. L’une des premières zones mortes et l’une des plus connues se trouve dans le Golfe du Mexique. Durant des décennies, les cités, l’agriculture et les industries des Etats-Unis ont utilisé le Mississipi comme un gigantesque collecteur d’égouts, ignorant toute épuration.

Le processus qui s’enclenche alors débouche sur la disparition de l’oxygène dans ces eaux et donc la mort de tous les organismes vivants qu’elles contiennent. Dans un premier temps, ces eaux reçoivent les fertilisants de l’agriculture, souvent associés aux nutriments des eaux usées et aux gaz azotés de la circulation routière et des émissions industrielles, transportés dans l’atmosphère, qui se déposent sur les zones côtières. Par suite, le phytoplancton se développe rapidement. Cette forte croissance, puis sa décomposition absorbent alors la majeure partie de l’oxygène de l’eau. Quand ils le peuvent, les poissons fuient donc ces eaux devenues asphyxiantes. Le cycle de la reproduction de la vie aquatique est alors rompu.

Les premières zones mortes se sont développées à proximité des pays industrialisés du Nord: la baie de Chesapeake (aux Etats-Unis, près de Baltimore), la Mer Baltique, le Kattegat (bras de mer entre la Suède et la Norvège), le nord de l’Adriatique et la Mer Noire. Le développement industriel et agricole selon le modèle capitaliste en Asie, en Amérique Latine et même dans certaines zones africaines va provoquer sans aucun doute un phénomène similaire. Déjà le golfe de Thaïlande et la Mer Jaune sont touchés. Pour qu’un autre monde, même marin, soit possible, un autre développement est à coup sûr nécessaire.

(ds)