AVS, TVA, paquet fiscal: 3x NON!

AVS, TVA, paquet fiscal: 3x NON!

Le paquet fiscal s’inscrit dans une longue série de cadeaux aux plus riches. L’immense majorité des salarié-e-s, retraitées ou jeunes en formation ne gagneront rien au titre des «baisses d’impôts», au contraire… ils seront perdants. Notre opposition de toujours à la TVA, et pas seulement à toute hausse de celle-ci, se fonde sur le même refus d’une fiscalité antisociale dégressive, qui fait payer les plus pauvres et exonère largement les plus riches.

Le paquet fiscal participe d’une politique volontariste d’assèchement des ressources de la collectivité pour justifier des coupes dans les prestations sociales et les tâche de l’Etat, au nom des «caisses vides». Ce programme d’«allègement» budgétaire sans fin se traduit par un alourdissement dramatique de la situation au quotidien de nombreuses personnes et familles. En revanche, il offre de nouveaux champs d’investissement au capital.

La scandaleuse régression de l’AVS – qui se fait au mépris et au dépens des femmes – et qui ouvrirait la voie à la retraite à 67 ans pour les un-e-s, avec chômage accru pour les autres, illustre bien le jeu que jouent les casseurs néolibéraux au profit des assurances privées. Saluons encore une fois le sursaut salutaire des «Femmes en colère» qui se sont battues pour que soit lancé le référendum contre celle-ci.

Nos adversaires mentent: économiesuisse prétend qu’il est impératif de freiner la prétendue «explosion fiscale» dans ce pays, le Crédit Suisse affirme que celui-ci a connu une «explosion des dépenses publiques», l’UDC claironne qu’on y a connu une «explosion de la dette»… On pourrait au contraire rappeler – chiffres à l’appui – l’effet désastreux du paquet fiscal sur l’emploi, dans une situation dramatique sur le front du chômage. Ses incidences sur les collectivités locales sont si insupportables que même des champions des baisses d’impôts le combattent… On pourrait également dénoncer les contre-vérités propagées par Couchepin et les siens sur le financement de l’AVS…

Mais au-delà des chiffres, parlons d’autres valeurs. La valeur essentielle à laquelle nous croyons, c’est la solidarité, une solidarité qui se traduit par la coopération à l’échelle de toute la société plutôt que par la concurrence, par un esprit et une volonté d’égalité, de fraternité… par une exigence et une pratique radicales de démocratie, poussée jusqu’au bout et exercée sur le terrain, dans tous les domaines de la vie sociale, y compris l’économie… par une prise en compte des besoins réels des femmes et des hommes, dans l’immédiat et dans la durée… C’est ça le socialisme! Il demande qu’on rompe avec une logique et un système qui ont un nom: le capitalisme; un moteur: le profit pour une infime minorité et des résultats concrets: inégalités croissantes, destruction de l’environnement, guerres sans fin…

C’est à ce système qu’il faut avant tout dire NON! Avec lequel il faut briser… Or le paquet fiscal qui s’en prend aux impôts directs, comme la hausse programmée de la TVA, comme le démontage, entrepris simultanément, de l’AVS sur le dos des femmes, n’ont rien d’original. Ils sont l’incarnation banale du visage néolibéral mondialisé du capitalisme aujourd’hui. Le FMI d’ailleurs – orchestrateur à l’échelle mondiale d’une écrasante montagne de souffrance humaine – distribuait l’autre jour ses bons points aux politiques helvétiques en matière fiscale…

Ces trois objets auxquels nous dirons NON sont trois coups de poignard de plus à toute velléité de solidarité, de redistribution par la collectivité. Définir démocratiquement des objectifs sociaux collectifs ambitieux en matière de sécurité sociale, de logement, de travail, d’enseignement, de culture, d’environnement, de santé… et s’en donner les moyens, n’est évidemment pas au programme de la bourgeoisie helvétique. Au contraire, elle est bien représentée par les banquiers et patrons, qui annonçaient il y a quelques semaines l’injection de millions dans la campagne pour imposer «leur» tournant fiscal, visant à réduire encore les moyens d’action de la collectivité, au profit des intérêts de leurs pareils.

Ce qu’ils font est normal, ça s’appelle… la lutte des classes! Elle appelle une réponse populaire, dans les urnes bien sûr ce 16 mai, mais aussi et au-delà sur le terrain, dans les mobilisations de rue, dans les entreprises pour défendre les droits et les intérêts des travailleurs-euses et des plus démuni-e-s. Voilà le fond de notre engagement dans cette bataille…

Pierre VANEK