La mobilisation démarre: secteur public en grève le 4 mai
La mobilisation démarre: secteur public en grève le 4 mai
Lassemblée générale convoquée par le Cartel intersyndical de la fonction publique a rassemblé 300 personnes le 1er avril dernier. Cette assemblée suivait la présentation le jour même par le Conseil dEtat du budget 2004 seconde formule, le premier ayant été renvoyé par la majorité de droite lautomne dernier.
Les responsables du Cartel ont donc résumé les grandes lignes de ce budget dont le déficit se réduit de 554 millions à 393 millions. Cet écart semble modeste mais lessentiel des économies réalisées se font sur le dos des salarié-e-s de la fonction publique et des prestations. Plus grave encore, ce budget sinsère dans un plan quadriennal visant le retour à léquilibre en 2007 accompagné de la mise en uvre dune «réforme de lEtat» inspirée du «New Public Management» néolibéral et intitulée GE-Pilote. On se croirait revenu au début des années nonante, avec les mêmes mesures qui vont toutes dans le sens de la réduction de la masse salariale et de la dégradation des prestations bref de réduction du rôle de la collectivité publique cantonale sans quil ne soit envisagé à aucun moment la recherche de recettes nouvelles. Bien sûr, aucune négociation na été engagée avec les organisations du personnel, ni sur les mesures qui touchent directement les salarié-e-s, ni sur le projet de réorganisation du canton.
Concrètement, lindexation des salaires ne serait que partielle et interviendrait une fois par année au lieu de deux. Le versement des annuités serait repoussé de six mois et laugmentation de la prime de fidélité serait réduite de moitié. Alors que le premier budget prévoyait 200 postes supplémentaires pour faire face à laugmentation des besoins, les effectifs nouveaux se réduisent à 140.
Lors du débat, plusieurs représentant-e-s de secteurs se sont exprimés mettant en évidence les attaques dont ils sont lobjet: tentative de lhôpital contrée par les nettoyeurs-euses de privatiser le nettoyage dans un service, volonté de sortir des HUG vers une fondation privée de trois foyers daccueil de malades souffrant de troubles psychiatriques, fermeture de filières HES. Tout cela nest quun aperçu de la mise en uvre de «GE-Pilote».
Le personnel présent sest montré combatif et a voté à lunanimité moins une abstention une résolution prévoyant lorganisation dune grève dune demi-journée suivi dune manifestation le mardi 4 mai prochain. Ce vote est positif mais il ne suffit pas. Il convient de mettre à profit les semaines à venir pour organiser linformation et mobiliser dans tous les services car en faisant mine dy aller en douceur, le Conseil dEtat tente déviter que les salarié-e-s ne bougent. Voter une première mesure de lutte est nécessaire car le Conseil dEtat et la majorité de droite du Grand Conseil pourrait croire que leurs mesures passent sans résistance. Mais lélargissement du mouvement au-delà des salarié-e-s les plus combatifs est indispensable.
Bernard CLERC
Message de solidaritéS adressé à lAssemblée du personnel de lEtat et du secteur subventionné
Les comptes 2003 bouclent avec un déficit de 459 millions donnant ainsi prétexte à la majorité de droite de sattaquer une nouvelle fois aux services et aux salarié-e-s du secteur public.
Ce déficit ne tombe pas du ciel. Il a été programmé par les milieux bourgeois au travers dune série de baisses fiscales entrées en vigueur ces dernières années: diminution de 12% de limpôt sur les personnes physiques, introduction de limposition du taux fixe pour les personnes morales, suppression du droit des pauvres, suppression démoluments en matière immobilière sans parler de la récente suppression de limpôt sur les successions en ligne directe qui déploiera ses effets dès le 1er juillet prochain.
Enfin noublions pas les cadeaux fiscaux accordés aux transnationales qui installent leur siège à Genève ainsi que ceux donnés aux multimillionnaires sous la forme des scandaleux forfaits fiscaux.
La conjoncture économique nest pas la cause du déficit même si elle aggrave la situation. La seule baisse de 12% des impôts représente un manque à gagner de lordre de 400 millions. Les prétendus effets de relance économique ne sont que des mensonges: sitôt introduite la baisse de 12%, la croissance économique sest ralentie puis est entrée en récession lan dernier. En effet, les baisses de la fiscalité directe profitent essentiellement aux hauts revenus qui épargnent davantage et spéculent en bourse: cela ne stimule en rien la consommation.
La majorité de droite est entièrement responsable de la dette actuelle de 11 milliards. Dans les années quatre-vingt elle a multiplié les investissements de manière inconsidérée pour le plus grand profit de leurs copains des entreprises de la construction.
Dans les années nonante elle a réalisé des déficits cumulés de lordre de 3 milliards en déstructurant ladministration fiscale sous la conduite du libéral Vodoz. Enfin, elle a conduit la Banque cantonale à deux doigts de la faillite par des prêts spéculatifs aux petits copains, contraignant les collectivités publiques à intervenir pour un montant supérieur à 2,5 milliards. Et maintenant elle entend faire payer les pots cassés à la population et aux salarié-e-s du secteur public alors quelle a combattu notre initiative fiscale visant le remboursement de la dette par les grands revenus et les gros bénéfices (IN 113).
Nos intérêts et ceux de la majorité de la population du canton passent avant les profits, les cadeaux aux fortunés et les spéculations de toute sorte.
Cette politique nest évidemment pas propre à la droite genevoise. On le voit avec les objets soumis en votation le 16 mai prochain: baisse de limpôt fédéral direct profitant là encore aux hauts revenus, révision de lAVS prévoyant le relèvement de lâge de la retraite des femmes et la baisse de lindexation des rentes, hausse de la TVA supportée principalement par les petits et moyens revenus sous prétexte de sauver lAVS et lAI.
Nous appelons à voter trois fois NON à ces nouvelles attaques contre nos conditions de vie. Si le refus de ces objets est important, il est tout aussi indispensable de créer un rapport de force sur le terrain, cest le seul moyen de faire reculer la droite dans ses projets. Cest pourquoi nous devons résolument nous engager en direction dun mouvement de grève pour obtenir le maintien des mécanisme salariaux, la création des postes nécessaires au fonctionnement correct des services dans les domaines de la santé, de lenseignement et du social notamment.