Aides-soignantes en lutte pour des salaires décents

Aides-soignantes en lutte pour des salaires décents

Depuis le printemps 2003, à Genève, le personnel des catégories salariales les plus basses de la Fondation des services d’aide et de soins à domicile (FSASD) – sur initiative des syndicats SIT et SSP/Vpod – a lancé un important

mouvement de revendication salariale.


Il veut – ou plutôt elles veulent – trois classes de salaire en plus et une meilleure reconnaissance professionnelle pour les aides-ménagères, les aides familiales, les aides-soignantes… Comme les infirmières, qui ont récemment obtenu une revalorisation de leurs salaires, les aides en question interviennent à domicile dans des situations toujours plus complexes et difficiles…


Leur première action, une pétition, a rencontré un franc succès, elle a été signée par 70% des 1800 membres du personnel. Pour la déposer, le personnel en lutte a organisé une impressionnante manifestation, jeudi 23 octobre défilant du siège de la FSASD à Carouge, jusqu’au parlement genevois en séance à l’Hôtel-de-Ville. Rappelons que la FSASD est subventionnée à hauteur de 60% par le Canton et que ses catégories salariales sont celles de l’Etat.


Impressionnante, la manifestation l’était par le nombre, cinq à six cent femmes mobilisées pendant des heures, par l’esprit combatif et le souffle joyeux d’une action collective déterminée… puissant antidote au vent blochérien et néolibéral qui souffle dans le pays.


Il faut signaler que pour les aides-ménagères – qui constituent le groupe le plus important du personnel de la FSASD – on compte 75% de femmes de 40 ans et plus, que 86% d’elles ont des enfants et que le quart de celles-ci vit sans le soutien d’un conjoint. Le travail à temps partiel, contraint par la situation de ces personnes, mais aussi par la pénibilité physique de l’activité, est la règle dans le secteur, plus de 80% de ces femmes travaillent à 50% ou à un taux inférieur. Or une aide-ménagère ou une auxiliaire en soins à 50% gagne à peine 2000 Fr. par mois!


Par ailleurs, comme ces travailleuses le soulignent dans leur pétition, leur travail a un caractère essentiel sur le plan social, sa complexité est croissante, le cadre horaire s’élargit, elles soulignent aussi les grandes responsabilités inhérentes, à la prise en charge à domicile de personnes âgées, malades ou dépendantes…


Soutenir leurs revendications, c’est reconnaître et valoriser ces tâches sociales essentielles, non seulement utiles mais de plus en plus indispensables, c’est ainsi contribuer à dresser un contre-feu contre les coupes claires dans le social que la droite va tenter de mettre en œuvre, au nom de la «rigueur budgétaire», justifiée par le prétexte des caisses publiques vidées par les cadeaux fiscaux aux nantis auxquels les libéraux procèdent en continu.


Cette mobilisation fournit un départ encourageant, pour la lutte nécessaires, de l’ensemble de la fonction publique genevoise, face à une droite qui fait pression pour un budget le moins social possible et qui va, comme toujours, chercher à faire payer les salarié-e-s du secteur public en s’attaquant à leurs revenus et en supprimant des postes indispensables…


Pierre VANEK