Parc automobile contre parc naturel
Parc automobile contre parc naturel
La population de la ville de Neuchâtel va-elle, le 14 septembre prochain, refuser de troquer un parc automobile contre un parc naturel sur les rives de son lac? Cest du moins la question que lui pose par référendum les partis de droite, prétextant le coût inacceptable du projet.
No comment!Il nest certainement jamais un mal de demander lavis du peuple. Faut-il encore lui poser une question censée. En loccurrence, on ressent comme une impression dagitation et deffets de manche pré-électoraux (une année) qui entraînent perte de temps et dargent. Pour des partis qui ne cessent de dénoncer laugmentation des budgets des collectivités publiques, on pourrait espérer plus cohérent. Lambiance de la campagne référendaire est triste, le résultat des urnes ne devrait surprendre personne. Cette affaire me rappelle les termes dun rapport récent du Conseil de lEurope1, lequel recommande expressément aux politiciens de chercher, dans les procédures budgétaires, à «dissuader des baisses de taxe, des augmentations de dépenses de transferts, des recrutements ou des projets dinvestissements justifiés essentiellement pas lapproche déchéances électorales2» et à «empêcher le report inconsidéré de charges vers le futur». A bon entendeur! (de)
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La question du réaménagement des rives de Neuchâtel se pose, alors quExpo.02 ferme ses portes. Le Conseil communal (exécutif) présente un projet quil soumet à une large consultation. Lensemble est devisé à fr. 7,7 mio. Le point fort consiste à supprimer un parc de stationnement gratuit de 530 places et transformer lespace conquis en un parc herborisé, avec plage, places de jeux et scène couverte (cadeau dExpo). Généralement salué par la gauche et une majorité dassociations locales, lidée fait bondir la droite, parti radical et TCS en tête. A force de pression, lexécutif plie. Le projet final prévoit un parking de 360 places, ramenées à 100 dès lextension dun parking souterrain à proximité, mais au plus tard en 2008. Au passage, la scène couverte disparaît. Les partis de droite insatisfaits prétextent aussi le coût du projet et lancent un référendum.
Un coin vert en ville
Lavènement de lexposition nationale a rendu leur beauté au site des Jeunes-Rives et donné loccasion de revoir un concept urbanistique qui datait de 1975. En termes aussi bien sociaux, quenvironnementaux et économiques, le réaménagement proposé améliore sensiblement lutilité de lespace au profit des habitants et constitue une base modulable au gré des besoins et des souhaits futurs. Il est important pour la population dune ville de sauvegarder quelques endroits où elle peut se détendre et se rencontrer. Certains parcs sont mondialement connus pour leur convivialité.
Les voitures et léconomie
Le trafic individuel motorisé ne saurait plus aujourdhui être défendu sérieusement. La nécessité de maîtriser les dangers et laugmentation des coûts liés à la pollution par la voiture (au niveau du bruit, de lair et de la surface sacrifiée) est une évidence. Laccès aux centres des villes doit être assuré par un réseau performant de transports publics. Et la santé économique des petits commerçants ne peut pas dépendre de quelques centaines de places de parc (qui en loccurrence servaient surtout les pendulaires).
Cher ou pas cher?
Le coût du projet est également critiqué. Sil est certain quil a un prix, il est tout aussi certain que le référendum a retardé les travaux dune année et plus. Notons que le crédit finalement adopté de 7,5 mio compte une participation financière dExpo.02 (1,9 mio) et bénéficie dune coordination entre le démontage des installations de lexposition et le réaménagement du terrain.
A titre de comparaison, la ville de Neuchâtel dépense 15,3 mio de francs chaque année à la rubrique des coûts externes liés au trafic routier (uniquement nuisances sonores, accidents, atteintes aux bâtiments et rupture de lespace public sans compter les atteintes à la santé et à lenvironnement).
Si lon considère enfin que la seule variante du projet est de revenir à la situation antérieure, la réponse à la question simpose delle-même. SolidaritéS a soutenu ce projet de réaménagement des Jeunes-Rives au parlement et appelle aujourdhui la population à voter oui le 14 septembre 2003.
Dorothée ECKLIN