ContrAtom rebondit!

ContrAtom rebondit!

Un mois après le vote qui a vu le lobby atomique faire passer son NON aux initiatives fédérales «Sortir du Nucléaire», ContrAtom tenait son AG annuelle à Genève. Nous avons demandé à Anne-Cécile Reimann sa présidente, comment elle s’expliquait le vote du 18 mai?


Il y a les millions versés – comme toujours – dans la campagne par les pronucléaires, les gens qui ont voté NON… pensant dire NON au nucléaire. Mais aussi le fait qu’en face ils n’ont pas argumenté… en faveur du nucléaire (ça n’aurait pas passé!) mais plutôt «contre une sortie précipitée» – sous entendu… pour en sortir, mais plus lentement! C’est une escroquerie, le résultat c’est une loi fédérale sur l’énergie nucléaire (LENu) qui prévoit l’exploitation illimitée dans le temps des réacteurs suisses, qui ouvre la porte à de nouvelles centrales, qui retire le veto aux cantons en matière de dépôts de déchets radioactifs.


A l’époque, on avait déposé 45 000 signatures contre le projet de LENu. Pour ne pas rester «au tapis» les antinucléaires auraient dû lancer un référendum fédéral contre cette loi honteuse. Mais les grandes organisations (WWF, Greenpeace, Fondation Suisse pour l’Energie) ont saboté l’ idée en annonçant – non seulement qu’elles ne le lanceraient pas, mais qu’elles ne le soutiendraient pas. Or si ContrAtom aurait pu s’engager dans la bataille à Genève, nous n’aurions pas eu la force nécessaire nationalement… C’est une limite du mouvement antinucléaire suisse, il faudrait construire un pôle antinucléaire radical, national et autonome par rapport aux grandes organisations et capable d’initiatives propres.


Une autre raison de notre échec, c’est que l’opposition au nucléaire en Suisse n’a plus de «cible» concrète qui serve à «fixer» l’opposition, comme ça a été le cas en 1990 – en Suisse romande du moins – grâce au combat contre le surgénérateur de Creys-Malville… et qui se prête à des actions de rue et des mobilisations concrètes qui ont été longtemps la «marque de fabrique» de ContrAtom. De plus, nous n’avons pas réussi à lier notre combat en faveur de ces initiatives avec celui des jeunes qui se mobilisent en masse contre la mondialisation néolibérale. Quand on a été capables de faire ce lien, par exemple quand on s’est battus en 2002 contre la Loi sur le marché de l’électricité (LME) on a – contre toute attente – réussi à remporter une splendide victoire!


Mais un «bon côté» de notre défaite du 18 mai, c’est que l’AG de ContrAtom a été bien fréquentée et que les candidatures au comité n’ont jamais été aussi nombreuses. Une claque ça réveille. Nous devons faire un bilan de nos points forts, de nos faiblesses et tracer le chemin pour continuer un combat plus indispensable que jamais pour nous comme surtout pour les générations futures.

(pv)