14 juin 2020 - Pour une sortie de crise féministe et écosocialiste!

Il y a une année jour pour jour, à l’appel des collectifs pour une grève féministe, des centaines de milliers de personnes descendaient dans les rues de toute la Suisse pour exiger la fin des discriminations à l’encontre des femmes, des personnes trans et non-binaires. Cette mobilisation massive a démontré l’émergence en Suisse, comme dans de nombreux autres endroits du monde, d’une nouvelle vague féministe. SolidaritéS était présent dans ces mobilisations, pour défendre un féminisme résolument anti-capitaliste, anti-raciste et éco-socialiste. 365 jours plus tard, malgré une volonté et engagement sans faille de la part des militantes des collectifs de la grève, l’égalité dans les faits est encore bien loin et le capitalisme patriarcal a encore de beaux jours devant lui.

Des inégalités intensifiées par la crise sanitaire

Les événements de ces derniers mois, liés à la propagation du coronavirus en Suisse, ont mis en lumière et amplifié les inégalités de genre qui structurent notre société. Nous savons aujourd’hui que les femmes font partie des catégories qui ont été les plus exposées au virus et à ses conséquences sociales et économiques. Les femmes pauvres, migrantes, non-blanches plus particulièrement sont majoritaires dans les secteurs d’activité présentés comme essentiels, qui ont travaillé au quotidien pour freiner la propagation du virus. Elles l’ont fait dans des conditions de travail qui ne permettaient pas de garantir leur sécurité, sans reconnaissance concrète sur le long terme de la part du gouvernement. Les milliards que celui-ci a débloqué sont destinés à sauver l’économie mais ne serviront certainement pas à revaloriser le travail accompli par ces travailleuses. » 

Ces femmes sont également majoritaires dans des secteurs oubliés de la crise : l’économie domestique ou le travail du sexe pour n’en citer que deux. Elles se trouvent aujourd’hui bien souvent dans des situations de précarité avancée et n’ont pas la possibilité de bénéficier d’aides exceptionnelles. Finalement, avec la fermeture des écoles et l’instauration du télé-travail, les femmes ont vu la charge de travail reproductif non-rémunéré quotidien augmenter.

Les femmes ne paieront pas la crise!

Les applaudissements aux fenêtres tous les soirs doivent désormais se concrétiser politiquement et il ne faudra pas compter sur celles et ceux qui nous gouvernent pour cela. Le Conseil fédéral, main dans la main avec le milieu patronal, s’affaire d’ores et déjà pour nous concocter un plan de retour à l’anormal austéritaire. Ce plan comprendra notamment de nouvelles coupes budgétaires dans les services publics, où les femmes sont majoritaires, et un projet d’augmentation de l’âge de leur départ à la retraite. Nous devons dès aujourd’hui nous opposer à ces solutions qui ferons payer la crise aux femmes. »

SolidaritéS exige une revalorisation des corps de métiers ‘’essentiels’’ avec l’introduction d’un salaire minimum à 4500 .- et la création d’un fond exceptionnel de soutien pour toutes les oubliées de la crise qui soit financé par un prélèvement sur les grandes fortunes. Sur le plus long terme, parce que la pandémie du coronavirus n’a fait qu’exacerber les inégalités structurelles du système dans lequel nous vivons, nous continuons de revendiquer la diminution généralisée du temps de travail, pour mieux se répartir la charge du travail domestique, mais également pour mieux vivre. Nous continuons de nous opposer fermement à tous projets d’augmentation de la retraite et défendons au contraire une refonte du système de retraite avec une intégration du 2ème pilier à l’AVS. Ces mesures sont urgentes et nécessaires.

Nous refusons une énième relance néolibérale subventionnant la survie d’un système mortifère et malade. Les mouvements de Grève féministe et du climat, les mobilisations antiracistes de ces dernières semaines sont des vecteurs de contestation et de changements importants. solidaritéS lutte et continuera de lutter avec eux pour une sortie de crise éco-socialiste et féministe mettant la vie au centre.