Un bouclier social face à la crise

Lorsque les banquiers frappent à la porte du Conseil fédéral, il les accueille avec respect, les traite avec déférence, leur avance les fonds qui leur manquent et s’en va défendre leurs intérêts de par le monde. Car si la banque va mal, il y a «un risque systémique».

Lorsque les travailleurs et travailleuses frappent à la porte du Conseil fédéral, il leur explique que les temps sont durs, que la crise est là, que la concurrence internationale se déchaîne, qu’il faut baisser les impôts des riches et des entreprises, dépenser moins pour les assurances sociales, accepter la précarité et les bas salaires.
Tout pour le Capital, rien pour le Travail: telle est la devise des Merz, Couchepin, Widmer-­Schlumpf, Maurer et de leurs pousse-­cailloux sociaux-démocrates.
Nous n’obtiendrons rien sans faire plier ces gens-là et ceux qu’ils représentent, les Ospel, Vasella, Doerig, Villiger et autres Brabeck.  Car pour ceux qui l’ignorent encore, l’ATS rappelait en avril que «les patrons les mieux payés d’Europe travaillent en Suisse. Le salaire moyen atteint 13 millions de francs pour les sept groupes helvétiques répertoriés, contre 8,3 millions pour l’ensemble des 100 plus grandes entités européennes cotées.»
Pour les faires plier, pour les forcer à reculer, il faut avancer avec intransigeance et de manière unitaire nos revendications, notre bouclier social. Tirons la vraie leçon de l’accord avec les Etats-Unis autour de l’affaire UBS: ces gens-là ne comprennent et ne respectent que les rapports de force. Ils ne nous donneront que ce que nous leur arracherons!

• Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font du bénéfice. Aucun licenciement sans reclassement à des conditions équivalentes.
• Pour un salaire minimum de 4000 francs net pour toutes et tous 13 fois par an.
• Pour des retraites décentes, intégration du 2e pilier à l’AVS, avec un système fondé sur la répartition et la solidarité intergénérationnelle.
• Pour une assurance maladie unique, avec des cotisations en fonction du salaire.
• Pour un impôt de crise sur les grosses fortunes et les bénéfices des entreprises.
• Pour une nationalisation des banques et leur regroupement au sein d’un seul pôle de services bancaires, géré démocratiquement par les employé·e·s, les usagers et les usagères.