Non au tout automobile: transports publics gratuits

Non au tout automobile: transports publics gratuits

Ce numéro est diffusé à 20000 exemplaires, bien au-delà de nos 5000 abonné-e-s habituels en Suisse Romande. Dans le canton de Genève, il est adressé à tous les jeunes de 18 à 22 ans.

Pourquoi avoir choisi le thème de la gratuité des transports pubålics et de la lutte contre le tout-automobile pour la couverture (p. 4-5)? Tout d’abord, parce que la gratuité des transports publics va clairement à l’encontre de la marchandisation croissante des services publics.

A considérer la mobilité comme un «produit de consommation» comme les autres, on contribue à accroître l’exclusion sociale des chômeurs, des handicapés, mais aussi des plus démunis, femmes et hommes. On fait aussi courir des risques croissants à la santé et à l’environnement: accidents, maladies liées à la pollution de l’air, au stress et au bruit, mais aussi émissions croissantes de gaz à effet de serre.

A Genève, qui accueille religieusement le Salon de l’auto, le ticket de bus vient d’être porté à 3 Frs (+25%). SolidaritéS a réagi à cette provocation, en participant au lancement d’une initiative populaire pour la gratuité des transports publics. Cela existe déjà dans plusieurs villes: Hasselt en Belgique, Seattle aux Etat-Unis. Pourquoi pas à Genève?

Nos lecteurs et lectrices genevois trouveront le texte de cette initiative, avec une carte commerciale réponse, encartée dans ce journal. Signez-là, faites-là signer autour de vous et téléchargez-là sur notre site, en cas de besoin… (www.solidarites.ch). Nos ami-e-s des autres cantons devraient s’en inspirer…

Ce numéro fait le point sur la formation post-obligatoire (p. 6-7), soumise de plus en plus aveuglément aux besoins à court terme du secteur privé. Pour résister à la dégradation des conditions d’enseignement, il faut suivre l’exemple des lycéen-ne-s français qui descendent massivement dans la rue (p. 8).

Le Forum social mondial de Porto Alegre vous intéresse? Nous avons interviewés trois jeunes de Genève, à leur retour du Brésil (p. 9). Nous nous sommes aussi intéressés aux activités du Comité pour l’Annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) en Suisse (p. 10), au Forum de l’eau (Genève, 17-20 mars) (p. 11) et à la signification du mouvement altermondialiste en France (p. 12-13).

Deux ans après l’éclatement de la guerre en Irak, alors que plus de 20 millions de personnes, parmi lesquels de nombreux jeunes, étaient descendus dans la rue pour dire NON à la politique d’agression de George W. Bush, le cauchemar irakien dépasse les scénarios les plus pessimistes. Un jeune marine écœuré nous en parle (p. 14).

L’accession de Christoph Blocher au Conseil fédéral est le signe évident d’une xénophobie et d’un racisme plus profonds, qui gangrènent la Suisse officielle depuis des décennies. Nous avons demandé à l’avocat vaudois Jean-Michel Dolivo de nous en parler (p. 15).

En Suisse aussi, l’armée dévore d’importantes ressources et condamne les jeunes hommes à des mois d’encasernement. Or, les officiers viennent de se voir attribuer la compétence de distribuer des amendes. Sébastien L’Haire, du Groupe pour une Suisse sans armée (GssA) nous explique comment ils en usent et en abusent de façon totalement arbitraire (p. 16).

Le monde du travail est mis en coupe, réglée par les appétits sans bornes des gros actionnaires. Rémy Pagani explique qu’il est cependant possible de réagir en développant un syndicalisme combatif. L’exemple de la récente grève victorieuse des mécanos de l’aéroport de Cointrin donne en effet à réfléchir (p. 17).

L’égalité entre femmes et hommes est souvent considérée comme un acquis, Nous ne sommes plus au temps où Iris von Roten écrivait «Femmes en cage», en 1958. Et pourtant, au travail (salaires inégaux) comme dans la sphère privée (violences), la réalité est nettement moins rose. En politique, elle frise la caricature: une seule femme au Conseil fédéral, aucune candidate au Conseil d’Etat valaisan… Maryelle Budry nous en dit plus (p. 18-19).

Enfin, notre journal a tenté de disséquer le film de Hirschbiegel, la Chute, qui traite des dernières semaines de la vie d’Hitler, dans son bunker berlinois. Nous avons donné la parole au cinéaste Wim Wenders, qui dénonce le point de vue réactionnaire de son réalisateur (p. 20-21). Nous évoquons aussi le grand saxophoniste de jazz, Charlie Parker, mort il y a 50 ans (p. 22).

Si ce numéro vous a plu, abonnez-vous en nous retournant la carte postale encartée. N’hésitez pas non plus à nous envoyer des propositions d’article…

Jean BATOU