Belgique

Belgique : Le Commissaire de police de Bruxelles doit être démis de ses fonctions

Les 27 mars et 2 avril derniers, des groupes d’extrême droite ont pu défiler dans les rues de la région bruxelloise, diffusant des messages de repli identitaire, de rejet de l’autre et d’islamophobie. Les autorités locales ont laissé faire, en même temps qu’elles procédaient à l’arrestation d’une centaine de personnes venues témoigner leurs hommages aux victimes des attentats du 22 mars et condamner les dérives sécuritaires et xénophobes qui en découlent. Nous retranscrivons ici une version synthétique du communiqué de presse du 2 avril de nos camarades belges de la LCR.

Ce samedi 2 avril, la concentration contre le fascisme et l’islamophobie et en hommage aux victimes des attentats terroristes, prévue en face de la Bourse à Bruxelles a été durement réprimée par la police. Près de cent personnes ont été arrêtées et emmenées à la caserne d’Etterbeek. Des personnes se trouvant en terrasse d’un café, et même dans l’établissement, ont aussi été arrêtées.

«Les arrestations étaient systématiques, et souvent brutales», commente un militant de la LCR arrêté. «Dans la cellule où je me trouvais, au moins une personne se trouvait à la Bourse sans aucun rapport avec le rassemblement». Le président de la Ligue des Droits de l’Homme, Alexis Deswaef, a été la première personne emmenée, alors qu’il venait d’arriver sur place. Arrêté «pour l’exemple», selon le commissaire Vandersmissen.

Les personnes prises à la Bourse ne manifestaient pas. Il n’y avait aucun calicot, aucune pancarte, aucun mégaphone, aucun slogan ni quoi que ce soit. Le commissaire Vandersmissen a profité de l’arrêté de police pour diriger personnellement l’arrestation de quiconque lui semblait susceptible d’être antiraciste. Pendant ce temps-là, à Molenbeek, une trentaine de manifestants fascistes avaient tout le loisir de défiler avec une banderole. Cherchez l’erreur…

Dimanche 27 mars, cette même police de Bruxelles a laissé un groupe de 400 fascistes défiler jusqu’à la Bourse en faisant le salut nazi et attaquer violemment les personnes présentes pour se recueillir. Une douzaine de ces casseurs à peine ont été interpellés. Le rôle «politique» joué par la police de Bruxelles sous la conduite de son chef apparaît donc on ne peut plus clairement. M. Vandersmissen et ses hommes contribuent activement à casser le mouvement et les démonstrations de recueillement multiculturels. Par là même, ils favorisent l’option défendue par les groupuscules fascistes de communautarisation et d’islamophobie. Ce qui est également un des objectifs recherché par les terroristes de Daesh.

Yvan Mayeur, bourgmestre PS de Bruxelles, et Rudi Vervoort, Ministre Président PS de la Région bruxelloise, sont politiquement responsables des abus de pouvoir commis par les «forces de l’ordre», dont le comportement est digne d’un état d’exception. La LCR attend de l’ensemble des forces politiques et syndicales qu’elles dénoncent cette situation.

L’arrestation de simples passants et de personnes venues se recueillir pacifiquement est inacceptable. La responsabilité du commissaire Vandersmissen est clairement engagée. La LCR exige sa destitution et que toute la lumière soit faite sur les incidents des 27 mars et 2 avril à la Bourse.

Direction Nationale de la LCR-Belgique, le 2 avril 2016 Texte intégral sur lcr-lagauche.org