Fonction publique

Fonction publique : Une grève digne héritière des luttes qui paient

La magnifique mobilisation que mène actuellement la fonction publique se rattache aux luttes engagées ces dernières décennies dans ce secteur pour obtenir les conditions de travail que la droite veut aujourd’hui supprimer. Entre similitudes et différences : un peu d’histoire !

L’histoire des 40 heures : le résultat de 15 ans de lutte

En 1973, les hospitaliers·ères ont mené une lutte historique pour la semaine de 40 heures et l’unité syndicale a permis d’obtenir la semaine de 42 heures. Puis, dans les années 1975/76, les 42 heures ont été étendues à l’ensemble de la fonction publique grâce à un premier mouvement de toute la fonction publique qui revendiquait les 40 h et 4 semaines de vacances.

En 1980, le secteur social se mobilise et lutte pour les 40 h. Une importante mobilisation unitaire et 6 jours de grève aboutissent aux 40h de travail à l’Hospice général/Bucas. Suite à cette victoire, la fonction publique repart en lutte dans les années 80/81. Après d’énormes mobilisations, des manifestations et plusieurs jours de grève, un accord sera signé entre le Conseil d’Etat et le Cartel qui instaurait les 40h et les 5 semaines de vacances par étapes. Ces 2 revendications deviendront effectives en 1988/89.

 

 

Des similitudes et des différences

Ce qui fait la réussite de la lutte actuelle comme de celles du passé, ce sont essentiellement la large unité entre organisations syndicales, la participation de tous les secteurs et la détermination des travailleurs·euses. Seuls ces ingrédients permettront de défendre ces acquis si durement gagnés.

Cependant, des différences substantielles existent entre aujourd’hui et hier. Dans les années 70 et 80 nous avions des revendications offensives, aujourd’hui elles sont plutôt défensives. En effet, nous sommes dans une ère néo­libérale où la majorité parlementaire cherche à démanteler les services publics. On le voit bien aujourd’hui, aucun domaine n’échappe à leur appétit antisocial : que ce soit les retraites, les salaires, le temps de travail, l’école, la santé, la culture, l’immobilier.

Et dans ce contexte, l’absence totale d’un gouvernement, doté d’une vision politique à long terme, soucieux de défendre la paix sociale, le rôle de l’Etat dans sa fonction redistributrice, soucieux de l’égalité des chances pour chacun·e, qui garantisse l’accès de tout·e·s aux prestations est flagrante. Un Conseil d’Etat incapable de négocier avec les représentant·e·s du personnel, qui ne connaît que le diktat. Ainsi, la mobilisation et la détermination présentes aujourd’hui doivent encore s’amplifier. Il ne faut rien lâcher pour que les résultats d’aujourd’hui soit à la hauteur de ceux d’hier.

Albert Nahory