JOJ 2020 à Lausanne

JOJ 2020 à Lausanne : Sport business, chauvinisme et compétition à outrance

Annoncé en grande pompe le 31 juillet dans une énième cérémonie fastueuse du CIO à Kuala Lumpur en Malaisie, Lausanne a été choisie pour organiser les Jeux olympiques d’hiver de la Jeunesse 2020 (JOJ). Cette nouvelle a bien entendu été fêtée par tout l’establishment politique vaudois. 

Pour rappel,  le financement de la candidature lausannoise avait été plébiscité par l’ensemble du Conseil communal de la capitale vaudoise à l’exception de quelques oppositions et abstentions au sein du groupe La Gauche (POP – solidaritéS). Outre les 45 millions de francs de budget de fonctionnement qu’il faudra débloquer pour réaliser les infrastructures promises dans des délais serrés, Lausanne associera également son nom aux instances du CIO qui, tout comme la FIFA, ont été tout au long de leur histoire éclaboussées par de nombreux scandales de corruptions, déplacement de population et dégâts écologiques durant l’organisation de leurs évènements sportifs.

Les derniers Jeux olympiques russes d’hiver à Sotchi (les plus chers de l’histoire) avaient par exemple défrayé la chronique avec des indemnités d’expropriation non versées, l’exploitation des ouvriers sur les sites des JO et des détournements de fonds publics pour financer les milliards alloués par l’Etat russe, alimentant de ce fait encore plus la corruption qui gangrène le pays. En plus de la candidature vaudoise, la cérémonie a également plébiscité Pékin pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 2022. Un choix qui a naturellement plongé dans la consternation de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme. «La devise de l’olympisme ‹Plus haut, plus vite, plus fort› décrit parfaitement l’action du gouvernement chinois contre la société civile: davantage de militants pacifistes détenus, sur des périodes plus longues, et soumis à des traitements plus éprouvants», avait estimé Sophie Richardson, directrice pour la Chine de l’ONG Human Rights Watch.

Raison pour laquelle des militant·e·s appellent de plus en plus à boycotter fermement les évènements du CIO. Lausanne, qui fêtera fièrement les 100 ans du siège du CIO à Vidy et qui accueille depuis 1993 son Musée Olympique collaborera ainsi à une nouvelle opération marketing des Jeux olympiques. De quoi douter des propos angéliques de la Municipalité qui promet «un impact minime sur la nature», estime que le CIO a fait de nouvelles réformes dans son fonctionnement et prétend qu’il y a une claire distinction entre les compétitions jeunes et les nombreux scandales liés aux Jeux olympiques.  Jorge Lemos