Mobilisation massive des maçons pour leur convention nationale

Samedi 27 juin dernier, près de 15 000 travailleurs de la construction ont convergé vers Zurich afin de manifester leur détermination à améliorer leur convention collective. 

La convention nationale de la construction (CN), « phare » du syndicat Unia, arrive à échéance fin 2015. La Société suisse des entrepreneurs (SSE), interlocuteur des syndicats, refuse cependant catégoriquement toute négociation et tente de les contraindre à reconduire la CN telle quelle jusqu’à fin 2016. Inacceptable pour les travailleurs·euses concernés et leurs représentations syndicales.

Maçonnerie, ferraillage, génie-civile tournent à plein régime, mais une politique de dumping sur les conditions de travail est orchestrée par certaines grandes entreprises du secteur et défendue par la SSE.

L’absence de contrôle et de moyens légaux pour sanctionner les responsables sont en cause. Quelques entrepreneurs aux méthodes mafieuses profitent des graves lacunes de la loi sur les poursuites et faillites, en vertu de la sacro-sainte « liberté » d’entreprise, et se partagent très inégalement un gâteau pourtant très conséquent. Arguant de devoir faire face à une concurrence féroce (qu’ils ont par ailleurs eux-mêmes créée et qu’ils alimentent), les patrons rechignent, depuis maintenant 4 ans, à augmenter les salaires des ouvrier·e·s. Parallèlement, les primes d’assurance maladie et les loyers augmentent, pesant de tout leur poid sur le pouvoir d’achat des travailleurs·euses. Au-delà des salaires, ce sont sur des points fondamentaux pour la santé des travailleurs·euses que les entrepreneurs refusent la discussion.

En effet, les syndicats réclament plus de protection face aux intempéries, à travers un système qui permette de faire cesser toute activité, sans perte de salaire. A l’heure actuelle, les animaux d’élevage sont, sur le plan légal, mieux protégés contre les intempéries que les travailleurs·euse de la construction. Cette situation ne semble pas émouvoir le moins du monde la SSE qui, suite à la manifestation, s’est contentée de rappeler sa position dans un communiqué de presse.

C’est donc vers un automne de mobilisation et de luttes que se dirigent les ouvrier·e·s du secteur de la construction. Espérons qu’ils auront les forces nécessaires pour faire plier des entrepreneurs cyniques et bornés. Notre mouvement, qui était présent samedi à Zurich, les soutiendra et participera évidemment à la bataille qui s’annonce. 

 

Vincent Trunde