Franc fort et hausse de la compétitivité

La presse de ces dernières semaines est remplie de « bonnes nouvelles » sur les sociétés suisses qui semblent faire face à la hausse du franc suisse sans trop de difficultés en raison de leurs exceptionnelles «capacités d’adaptation», notamment dans les domaines de la chimie et de l’industrie des machines. Ceci n’empêche pas les entreprises de ce secteur d’accroître la pression sur leurs sa­larié·e·s (intensité et durée du travail).

Ainsi, Tornos annonçait récemment que les affaires avaient nettement repris en 2014, et que son bénéfice net s’était monté à 3 millions, soit mieux que les prévisions des banques, avec un succès particulier sur les marchés asiatiques et d’Europe du Sud. Pour 2015, l’entreprise spécialiste de la machine-outil estime aussi ses débouchés solides, mais afin de faire face à la hausse du franc, elle a décidé, depuis mars, sur ses sites suisses, d’augmenter le temps de travail de son personnel à 43 heures.

Une étude récente du Crédit Suisse montre aussi que la Confédération ne connaîtra pas de récession en 2015, et que seules les branches d’industrie traditionnelles connaîtront de sensibles difficultés, mais que ce sont «des secteurs d’activité qui ont déjà enregistré une baisse de leur balance commerciale ces dernières années» : textile, papier, produits métalliques. La hausse du franc joue donc ici simplement le rôle d’accélérateur de restructurations et délocalisations annoncées (Moniteur suisse, 17 mars).

JB