Fête du slip

Fête du slip : Un festival pour parler des sexualités alternatives

Pour la troisième année consécutive, Lausanne accueillera la Fête du Slip du 6 au 8 mars. Ce festival queer abordera durant 3 jours les questions de sexualités, de genre et d’orientations sexuelles dans une programmation pluridisciplinaire qui mêlera concerts, projections, conférences, arts vivants et visuels. Au total, une quarantaine d’artistes et d’inter-ve-nant·e·s internationaux et suisses seront présents. À cette occasion, notre rédaction s’est entretenue avec Viviane Morey,  directrice artistique du festival.

Vous vous décrivez comme étant sexe-­positif, peux-tu nous en dire plus à ce sujet? 

 

Sexe-positif ça veut dire accueillir et célébrer l’incroyable diversité des expressions sexuelles humaines à travers des évènements culturels, c’est-à-dire aborder des enjeux sociaux à travers des objets culturels et artistiques. Le sexe semble omniprésent dans nos expériences du monde, notamment à travers la publicité, mais il reste un tabou, un sujet honteux, gênant et stigmatisant. Cette gêne empêche souvent que des questions importantes liées à nos sexualités soient posées, je pense notamment aux questions d’égalité des sexes, d’orientations sexuelles, d’identité de genre, mais aussi de prévention en matière de santé sexuelle et reproductive. Être sexe-positif, c’est aussi pouvoir aborder ces questions de manière libre, dédramatisée et décomplexée afin de construire ensemble un avenir plus juste et plus ouvert.

 

La thématique de l’édition 2015 porte sur les métiers du sexe. Pourquoi ce choix et quelle est votre approche?

 

Cette année, mue par un désir de développer les arts vivants au sein du festival, la Fête du Slip investit deux nouveaux lieux : l’Arsenic et Sévelin 36. Or, ces deux lieux se situent en plein cœur du « quartier rouge » de Lausanne. Il nous a paru assez logique d’aborder de manière plus précise les rapports tariffés, de manière globale et locale.

Globale – nous avons décidé de présenter la multiplicité des métiers rattachés au sexe, à savoir cam-girls/boys, as­sis­ant·e·s sexuel·le·s, escortes, ac­teurs·trices porno, effeuilleuses dans des peep-show, et j’en passe. Attention, il ne s’agit pas de faire la promotion du travail du sexe. Nous pensons qu’il est possible de défendre l’idée que, sans prendre parti dans l’absolu – ce qui relève selon moi plutôt d’une position morale – il faut soutenir les personnes pratiquant les métiers du sexe ainsi que leurs droits.

Locale – l’idée de la FDS est de donner la parole aux travailleurs·euses du sexe, aux festivaliers·ières et à la population lausannoise en général afin d’engendrer une discussion et une réflexion commune autour de cette thématique et de son impact sur leur vie. 

 

Propos recueillis par Jorge Lemos