LPOL

LPOL : Entre antisyndicalisme et autoritarisme

Une fois encore, l’actualité vient renforcer notre analyse de la politique de Pierre Maudet. Alors que le conseiller d’Etat s’efforce de faire croire que les mesures antisyndicales prévues dans la LPol ont pour but de casser la domination du MCG sur la police, le Syndicat des Services Publics (SSP) vient nous prouver le contraire !

Lors d’une conférence de presse, le mardi 3 mars dernier, le SSP a présenté la situation des assistant·e·s de sécurité publique (ASP) qui subissent de plein fouet la politique antisyndicale de Maudet. En effet, en juin dernier plus de 80 ASP manifestaient pour obtenir une clarification de leur statut, une collocation dans la bonne classe de fonction, le règlement des heures supplémentaires et l’équité de traitement concernant les tâches de police qui leur sont confiées. Après 4 ans de processus de discussion avec le département, sans résultat aucun, le personnel administratif utilisé pour faire de la sous-enchère salariale s’est mobilisé et a revendiqué dans la rue. La réponse du conseiller d’Etat, qui s’assoit sur les revendications du personnel, a été de lancer une campagne de matraquage antisyndicale. A cette fin, le département a mené des enquêtes administratives au sujet de 21 ASP qui avaient manifesté et leur a signifié de lourdes sanctions, notamment des retenues salariales allant de 600 à 1000 francs mensuel durant une année. 

Non content d’avoir torpillé la mobilisation et sanctionné financièrement les mi­li­tant·e·s syndicaux, M. Maudet a estimé nécessaire de continuer sa politique autoritaire et profondément antisyndicale. Ainsi, plusieurs mois après le débrayage, tout en refusant la discussion avec le SSP, le conseiller d’Etat, dopé par une campagne à son effigie, s’acharne sur les ASP en lançant des ordonnances pénales contre plus d’une trentaine d’entre eux. Ces méthodes d’une rare perversité et imprégnées d’une si primaire logique antisyndicale ont de quoi inquiéter à la veille de la votation sur la LPol.

Cette loi qui permet à M. Maudet de mettre en place un véritable arsenal de lutte contre les syndicats et par conséquent contre les tra­vail­leurs·euses, représente donc un double danger. D’une part, l’acceptation de la loi serait un clair signe de soutien à cette politique de destruction des mouvements syndicaux. D’autre part, la validation publique de la lex Maudet représenterait un dangereux précédent pour la fonction publique en ouvrant la possibilité de réduire l’influence des syndicats par la législation. Et que l’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit d’une stratégie pour combattre le MCG au sein de la police… Ici, M. Maudet use de tout son pouvoir pour casser de manière particulièrement crasse les mobilisations syndicales du SSP montrant qu’il ne s’arrêtera pas aux syndicats de la police. S’il fallait une preuve à soumettre aux défenseurs de cette loi qui y voient une amélioration du partenariat social, alors c’est chose faite ! Remercions les ASP pour leur mobilisation et encourageons-les à ne pas baisser les bras ! Quant aux ci­toyen·ne·s genevois·e·s, il devrait être clair que nous ne devons pas donner un blanc-seing a la politique autoritaire de M. Maudet ! Le 8 mars votons non ! PC