Swissport

Swissport : Les salaires ne seront pas lâchés aux actionnaires

Un patronat qui dénonce une convention collective de travail (CCT) pour augmenter les heures de travail, licencier et réduire les salaires : du déjà-vu à l’Aéroport de Cointrin. Toutefois, les victimes ne sont plus aujourd’hui les travailleuses et les travailleurs de Gate gourmet, qui ont protesté au cours d’une grève de 8 mois l’année passée, mais ceux de Swissport, société d’assistance au sol mandatée par les compagnies aériennes.

Ces dernières années, Swissport a connu plusieurs grèves victorieuses menées par les syndicats et l’appui des forces progressives. En mars 2014, un débrayage avait été lancé par les em­ployé·e·s pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et la suppression d’indemnités. Le 21 décembre dernier, le personnel de Swissport a manifesté massivement (plus de 400 personnes présentes) pour dénoncer l’augmentation de leur temps de travail, ainsi que les coupures de postes et des salaires envisagés avec la fin de la CCT prévue en février 2015.

Pourtant, les tâches des tra­vail­leurs et travailleuses de Swissport sont déjà très pénibles : par tous les temps, 365 jours par année, enregistrement et transport des bagages jusqu’à l’avion, gestion du fret et des litiges bagages, accueil et orientation des passagers etc. Malgré cela, la direction menace ouvertement de plus de 70 licenciements si les salaires ne sont pas revus à la baisse… alors que cette même direction annonce 2,1 milliards de francs de revenus pour 2013, une hausse de 11 % comparé à 2012 ! 

A l’instar des services publics du canton, le combat s’annonce inévitable en 2015 pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’Aéroport international de Genève. La mobilisation a déjà massivement commencé contre les coupes salariales au profit des actionnaires du groupe BNP Paribas, acquéreur de Swissport en 2010. Une pétition signée par plus de 600 personnes ainsi que plusieurs assemblées largement fréquentées ont entériné le refus de la sous-enchère salariale : le personnel organisé est prêt à défendre le maintien de ses acquis. 

A Genève, l’importance de la convergence des luttes est plus que jamais nécessaire, entre les différents services de l’aéroport déjà, mais aussi avec l’ensemble des services publics. 

 

Raphaël Desjacques