Quel budget pour la Ville de Genève?

L’Exécutif de la Ville de Genève a présenté un projet de budget 2015 qu’Ensemble à Gauche (EAG) a soutenu globalement, tout en se battant pour un certain nombre d’améliorations. Pendant 23 heures, le Conseil municipal s’est affronté: entre menaces de coupes de la droite et propositions de gauche non soutenues par le PS et les Verts, notre conviction de la nécessité d’une équipe forte pour la législature prochaine s’est renforcée!

Le vote du budget représente l’acte politique majeur dans la vie des « parlements » communaux. A cette occasion, nos élu·e·s en Ville de Genève auront bataillé ferme, pour que le budget qui leur était proposé par le Conseil administratif reste acceptable pour la gauche et contribue à répondre aux besoins prépondérants de la population.

Ils ont ainsi approuvé le développement du secteur de la petite enfance avec 194 nouvelles places de crèche, l’augmentation de l’effectif de la police municipale, ou encore les ressources  accordées aux deux institutions culturelles récemment rénovées, le Musée d’Ethnographie et l’Alhambra, en rappelant la force de résistance de la Ville dans le domaine de la culture face aux tentatives de main basse de la part du Canton avec sa majorité actuelle de droite et d’extrême droite.

 

 

Une droite de casse sociale

 

La journée de samedi, lors de laquelle la droite a été globalement majoritaire aura montré non seulement  la difficulté de celle-ci à être unie, chaque composante voulant marquer son pré carré, mais aura surtout mis en lumière leurs perspectives politiques. Le seul avenir que cette droite arrive à imaginer est celui d’une baisse des rentrées fiscales, orchestrée par leurs formations, entraînant une baisse présentée comme une fatalité des prestations et des services à la population. Le PLR ira jusqu’à justifier sa proposition de gel des mécanismes salariaux de la Ville par la volonté d’aligner la fonction publique sur le privé afin de « créer du lien social » entre ces deux catégories. 

A l’interruption des débats, samedi soir, la droite semblait pouvoir emporter le morceau en coupant dans certaines lignes budgétaires, comme l’aide à de nombreuses associations, ou celles de fonds de la Ville engagés pour répondre au chômage et contribuer à la création d’emplois. 

A la reprise, le lundi après-midi, pour cause d’absences dans les rangs de droite, le vent tournait et, la majorité ayant changé de camp, permettait de revenir sur les coupes votées samedi. EAG présentait donc à nouveau ses propositions d’amendements au budget : augmentation progressive de la solidarité internationale, suppression du gel des postes vacants, postes supplémentaires pour les jardiniers du SEVE, création de poste de travailleurs sociaux  hors murs et exigence d’un salaire minimum digne pour les accueillantes familiales (mamans de jour). Le tout accompagné des propositions de financement de ces mesures, apparaissant comme minimales pour une proposition de budget de gauche.

 

 

Une gauche combative renforcée est indispensable

 

Mais, malgré la majorité de gauche, aucune de ces mesures ne sera acceptée, nos « alliés » roses et verts ayant décidé d’élever la copie du Conseil administratif au rang de livre sacré et refusant toute amélioration réelle ou même symbolique de celui-ci. Par contre, ils ont affirmé être – bien entendu !? – convaincus du bien-fondé de nos propositions et de la nécessité de les mettre en œuvre dès que possible.

Le budget sera finalement voté vers minuit, quasiment à l’identique après 23 heures de débats qui auront démontré la vacuité d’une droite – populiste ou non – et le défaut de combativité de nos « alliés » de gauche. Mais sur les points soulevés dans ce débat, il n’est pas question pour EAG d’en rester là, et nous nous sommes engagés à revenir dès janvier pour tenter de réaliser nos propositions. 

Ce budget aura été l’occasion de vérifier que seule une présence forte de la gauche combative représentée par EAG au Conseil municipal de la Ville de Genève permettra de maintenir la barre à gauche et à la Ville de rester l’une des forces de résistance au démantèlement social entrepris par la droite au plan cantonal. Dans cette optique, les élections communales qui approchent seront déterminantes. 

 

Brigitte Studer et Morten Gisselbaek