150 francs pour tous sur les chantiers

Les syndicats de la construction revendiquent pour 2015 une hausse de salaire de 150 francs. Ils ont justifié cette demande, devant la presse ce 26 septembre à Zurich, par la bonne marche des affaires, mais aussi par la perte de pouvoir d’achat des travailleurs et par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée sur les chantiers.

 

La branche a réalisé ces dernières années des bénéfices en forte progression, ils ont quasiment doublé dans le bâtiment entre 2008 et 2011, et même triplé dans le génie civil.

Une analyse menée par l’Office fédéral de la statistique vient de le montrer. Ces dernières années, toujours moins d’employés fixes ont bâti toujours plus. La main-d’œuvre est soumise à la pression permanente des délais et à un stress croissant.

 

Rentabilité et accidents à la hausse

 

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les accidents restent nombreux: en moyenne, un maçon est en arrêt de travail pour cause d’accident tous les 5 ans et le nombre d’accidents graves est reparti à la hausse.

Or les maçons ont beau avoir un travail pénible, leur salaire n’a guère augmenté ces dernières années. Nico Lutz, responsable du secteur construction d’Unia, l’a rappelé chiffres à l’appui : «Seule une petite partie des gains de productivité a été distribuée aux travailleurs, donc la rentabilité des entreprises de construction s’est considérablement améliorée.» La revendication salariale portant sur 150 francs par mois pour tout le monde est donc plus que raisonnable !

 

Syndicalistes acquittés

 

Dans ce contexte, on peut signaler aussi que le tribunal de Bülach (ZH) a acquitté à la mi-septembre cinq syndicalistes d’Unia poursuivis pour «violation de domicile». Ils avaient fait usage de leur droit d’accès aux chantiers. Mais les employeurs plaignants ont tenté d’entraver l’action syndicale au moyen de plaintes pénales et d’interdictions d’entrées, pour éviter le contact direct entre salariés et syndicalistes qui est indispensable, notamment pour lutter contre le dumping salarial. 

Ce droit est garanti par la constitution. En effet, le droit d’association est garanti, de même que celui de se regrouper pour la défense de ses intérêts. Cela comprend aussi bien entendu le droit des syndicats à se rendre auprès des em­ployé·e·s au travail. PV