La lutte continue pendant la coupe du monde

Caipirinha, belles femmes, plages et football ! Voici le Brésil tel qu’on nous le vend durant cette grande fête mondiale qu’est la coupe du monde. Mais au-delà du décor fait de stéréotypes réducteurs et machistes se cache une autre réalité.

La réalité d’une guerre civile qui ne dit pas son nom, d’une misère qui peine à être cachée sous le tapis, d’une violence sociale toujours plus grande et d’un pouvoir politique marchant main dans la main avec la grande bourgeoisie contre les masses populaires. Cette triste réalité est exacerbée depuis maintenant plus de trois ans par la préparation de la Coupe du monde de football. Les conflits sociaux se sont durcis comme les très nombreuses expulsions (plus de 250 000 dé­placé·e·s) et les multiples assassinats dans les favelas en témoignent. La Coupe du monde, loin d’amener le renouvellement des infrastructures, des investissements à long terme et la création d’emplois que l’on serait en droit d’attendre, a transformé le pays en un immense produit capitaliste qu’il s’agit de rentabiliser en quelques semaines. Les investissements publics (environ 10 milliards d’euros) servent à mettre en valeur les biens privés qui vont pouvoir générer des richesses gigantesques, elles aussi privées. Dans un des pays les plus inégalitaires au monde et où les infrastructures publiques (école, hôpitaux, etc.) sont clairement insuffisantes, un pareil transfert d’argent publics vers des profits privés est tout simplement inadmissible.

Certain·e·s Brésilien·ne·s l’ont compris et luttent en ce moment même pour une autre société, pour un autre Brésil. Qu’il s’agisse des ouvriers du bâtiment, des employés du métro de São Paolo, des instituteurs de Rio de Janeiro, des Amérindiens guarani, des collectifs anarchistes, des associations d’habitants des favelas ou encore des étu­diant·e·s, toutes et tous sont en mouvement contre la FIFA, contre le gouvernement et contre les élites brésiliennes.

Aujourd’hui, alors que les caméras du monde entier sont tournées vers le Brésil, alors que depuis bientôt un mois, la planète entière scrute ce pays, jamais les luttes portées par les mouvements sociaux brésiliens n’ont été aussi faiblement relayées. Il est de notre devoir, comme ci­toyen·ne·s du monde, comme internationalistes convaincus et comme révolutionnaires, de manifester notre soutien à ces femmes et hommes qui luttent chaque jour contre une des manifestations les plus puissantes du capitalisme actuel. Avec la communauté brésilienne genevoise, solidaritéS a organisé dans ce sens un rassemblement où les 40 personnes présentes ont pu dénoncer la situation actuelle au Brésil et lancer un appel de solidarité avec les luttes en cours. «Camarades brési­lien·ne·s, nous sommes avec vous!» PC