Livres en luttes

Livres en luttes

Les cahi­­ers de l’émancipation
Pour le droit à l’emploi
Paris, Syllepse, 2011
Laurent Garrouste, Michel Husson, Leila Chaibi figurent parmi les
auteurs de cet ouvrage qui se penche sur le rapport salarial,
s­­a crise actuelle, ses alternatives.

Mathieu Triclot
Philosophie des jeux vidéo
Paris, La Découverte, 2011
Les jeux vidéo tiennent ensemble, comme aucune autre forme
culturelle ne sait le faire, désir, marchandise et information.
Ils exh­­­ibent la marchandise parfaite du capitalisme
contemporain, celle dont la consommation s’accomplit
intégralement et sans résidu sous la forme d’une
expérience.

François Chesnais
Les dettes illégitimes
Paris, Raisons d’agir, 2011
La vulnérabilité du système
fina­­­ncier, l’illégitimité des dettes
publiques et le combat politique internationaliste pour le­ur
annulation sont au  cœur des questionnements de cet ouvrage.

Christiane Marty (coord.)
Dépendance, affaire privée ou sécurité sociale ?
Paris, Syllepse, 2011
De plus en plus privatisée, la gestion de la perte
d’autonomie soulève à la fois la question des
solidarités et celle de l’égalité entre les
femmes et les hommes et constitue ainsi un enjeu essentiel de la
société.

Collectif
Contre-attaques (n°2)
Marseille, Al Dante, 2011
Ouvrage collectif, Contre-Attaques n°2 est constitué de
textes réflexifs, poétiques ou fictionnels, qui
interrogent, en lien, ou en discussion avec Jean-Marc Rouillan, la
situation politique actuelle, l’hypot­­hèse
insurrectionnelle ainsi que les notions d’action et
d’engagement.

Tiré et adapté des présentations des éditeurs.


Tu n’as rien vu à fukushima

Daniel de Roulet qui a travaillé comme ingénieur dans une
centrale atomique, puis est devenu militant antinucléaire, et
qui connaît bien le Japon, très présent dans la
plupart de ses romans, notamment Kamikaze Mozart (2007), était
en pleine rédaction d’un nouveau roman intitulé
Fusions quand la catastrophe de Fukushima s’est produite.
Devait-il alors rester muet, ne pas se montrer
« opportuniste » comme certains lui
conseillaient ? C’était mal le
connaître ! Lui dont la prose a été
traitée « d’erronée et
d’abjecte » par un directeur de l’AIEA, a
immédiatement publiées ces pages de combat et
d’émotion. Même si l’amie japonaise, à
qui ces pages sont dédiées, lui a déjà dit
que son malheur ne le concernait pas, lui, l’Occidental, il ne
peut s’empêcher de lui communiquer ce qu’il ressent,
l’angoisse, la honte, la culpabilité, sa réflexion
autour des catastrophes précédentes : Tchernobyl,
Hisroshima, Auschwitz … ou tout simplement, Malville,
tout près de Genève, où un militant magnifique,
Vital Michalon, a été tué. Ces catastrophes
produites par la folie des hommes s’enchaînent et se
mêlent les unes aux autres. Impuissance et désespoir. A
partager.

    Dans Fusions à paraître cet automne,
Daniel de Roulet suivra une autre héroïne japonaise, une
Japonaise, victime de la bombe sur Nagasaki, devenue physicienne et
déléguée par l’AIEA à Tchernobyl, qui
revient au Japon. Une fiction prophétique. MBu

Daniel de Roulet, Tu n’as rien vu à Fukushima, Buchet-Chastel, 2011, 31 pages

—————

Tijuana Straits

Le dernier « thriller » de Kem Nunn a pour
cadre la frontière américano-mexicaine. Une région
emblématique des relations Nord-Sud. Univers démentiel
des « maquiladoras », ces zones franches
à industrialisation forcenée où s’agglutine
tout ce qui recherche de quoi survivre au Mexique; violence faite aux
femmes, trafics divers et flux migratoires clandestins; misère
et déchéance des « petits
blancs » californiens marginalisés. Voilà la
toile de fond dressée. Sans oublier une pollution
carabinée.

    Ce n’est donc pas vraiment un dépliant
de l’Office du tourisme californien que vous lirez, même si
le surf tient une place centrale dans Tijuana Straits. Attention, pas
l’occupation pour bellâtre des plages sur fond musical des
Beach Boys. Non le surf des purs et durs, à la recherche de la
vague du siècle, le Mystic Peak. Celle que Sam La Mouette aurait
chevauchée, avant d’élever, bien plus tard, des
lombrics et de chasser les chiens fous. Bien avant de sauver de
l’océan Magdelana, la Mexicaine, qui milite là-bas,
de l’autre côté, à Tijuana… Pour le
fond musical, pensez plutôt à Rider on the storm des
Doors : « There is à killer on the
road ». DS

Kem Nunn, Tijuana Straits, Sonatine, 2011.